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Johnny Winter, l'icône albinos du blues du Mississipi, est mort

Johnny Winter, l'icône albinos du blues du Mississipi, est mort

Légende de Woodstock, le guitariste et chanteur albinos Johnny Winter a marqué le blues avec sa voix éraillée et son style électrique tout en étant enraciné dans la tradition du delta du Mississipi, avant de s'éteindre mercredi à l'âge de 70 ans.

Toute sa carrière, Johnny Winter, albinos au corps recouvert de tatouages, a maintenu la flamme du blues texan. Son blues était furieux, sa voix éraillée, son style emporté .

De son vrai nom John Dawson Winter III, Johnny Winter est né le 23 février 1944 à Beaumont (Texas), dans une famille à la fibre musicale. Il commence à jouer à l'âge de cinq ans de la clarinette, avant d'apprendre le ukulélé et la guitare.

Il monte son premier groupe avec son frère cadet Edgar, albinos comme lui, et enregistre avec lui son premier disque "School Day Blues" à l'âge de 15 ans.

Malgré les vives tensions raciales de l'époque dans le sud des Etats-Unis, il n'hésite pas à s'aventurer dans les quartiers noirs pour écouter et entendre de la musique.

"Il ne m'est jamais rien arrivé. J'allais tout le temps dans des clubs noirs et personne ne me disaient rien. Je me suis toujours senti le bienvenu", a-t-il raconté dans la biographie publiée sur son site internet www.johnnywinter.com.

La musique de Johnny Winter, guitariste, également adepte de la guitare slide et du dobro, toujours très simplement conçue avec une orchestration classique (guitare, basse, batterie et chant), tire ses racines dans le delta du Mississipi et le blues de Chicago.

Ses maîtres sont Elmore James, Johnny Lee Hooker et surtout Muddy Waters, avec qui il nouera des liens d'amitiés jusqu'à le considérer comme son père spirituel.

Sa carrière prend son envol à la fin des années 60, à la suite d'un article élogieux de Rolling Stone sur la scène blues du Texas, qui attire l'attention du prestigieux label Columbia.

"Imaginez un albinos qui louche et pèse 65 kilos, jouant de la guitare de manière extraordinairement coupante, et en balançant des longs cheveux", écrit le magazine.

Johnny Winter tourne à travers les Etats-Unis, se produit notamment au légendaire festival de Woodstock en 1969, puis monte le Johnny Winter And, un groupe dans lequel figure Rick Derringer, un autre guitariste très réputé de l'histoire du rock.

Mais des problèmes de drogue mettent un frein à sa carrière pendant plusieurs années, avant qu'il revienne en 1973 avec un album au titre symbolique "Still alive and well" ("toujours en vie et bien portant").

La fin des années 70 est marquée par sa rencontre avec son idole Muddy Waters, qu'il remet en selle en produisant plusieurs de ses albums, salués par la critique et le public.

Le "guitar hero" est décédé mercredi dans un chambre d'hôtel de Bulach, une petite ville proche de Zurich (Suisse).

Les causes de sa mort n'ont pas encore été déterminées, a indiqué la police. Mais selon Jenda Derrigner, la femme de Rick Derringer, qui a la première annoncé son décès sur Facebook, Johnny Winter "n'était pas en bonne santé, et était très fragile, très faible".

Presque aveugle, le guitariste poursuivait cependant sa carrière.

En février dernier, Columbia/Legacy avait publié à l'occasion de son 70e anniversaire un coffret de 4CD comprenant 56 titres, dont deux inédits.

Actuellement en tournée, Johnny Winter s'était produit tout récemment en France, au Cahors Blues Festival où il était de passage le 14 juillet.

Il devait démarrer une tournée américaine au mois d'août et publier le 2 septembre un nouvel album "Step Back" avec de prestigieux invités comme Ben Harper, Eric Clapton ou encore Dr John.

bur-ber/pjl/jeb

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