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Après l'euphorie du Mondial, les Colombiens passent à la caisse

Après l'euphorie du Mondial, les Colombiens passent à la caisse

Absente de la compétition depuis 16 ans, la participation de la Colombie au Mondial-2014 a aussi son revers: de nombreux Colombiens doivent désormais faire face aux dettes contractées pour aller assister aux matches ou acquérir des équipements hightech pour les voir à domicile.

"C'est quelque chose de conjoncturel, mais quoi qu'il en soit, je pense que certaines familles vont ressentir le contrecoup de cet endettement", affirme à l'AFP Andrés Pardo, analyste chez Corficolombiana.

La sélection colombienne n'est pas seulement revenue dans la compétition après quatre éditions de disette, elle a aussi pour la première fois de son histoire atteint les quarts de finale, provoquant une vague d'enthousiasme dans le pays.

Selon les services d'immigration, 10.000 Colombiens se sont rendus au Brésil en juin, cinq fois plus qu'à la même période en 2013.

D'après la Fifa, les Colombiens sont parmi les latino-américains ayant acheté le plus d'entrée pour les matches, derrière les Argentins.

"J'y suis allé avec beaucoup de bonheur et j'ai toujours pensé qu'il fallait tout donner pour la sélection puis rentrer à la maison et faire les comptes. Et maintenant, c'est ce que je vais faire. C'est la gueule du bois du Mondial", raconte Jairo Castañeda, un technicien informatique de Cali.

M. Castaneda reconnaît avoir dépensé plus que prévu, notamment parce qu'il a organisé son voyage à la dernière minute.

Mais il affirme que ça en valait la peine, malgré les six millions de pesos (2360 euros) qu'il doit encore rembourser, quasiment jusqu'à la prochaine Coupe du monde, en 2018.

Selon un rapport de la Banque de la République, les demandes de crédits à la consommation au second trimestre ont significativement augmenté.

"En particulier, les demandes de crédits à la consommation ont connu la plus grande augmentation, après avoir diminué au premier trimestre", indique la banque.

Pour Nidia Gonzalez, une coiffeuse de Bogota payée au salaire minimum (environ 236 euros), le Mondial représentait une occasion spéciale, qui a justifié l'achat d'une télévision à écran plat coûtant 2,5 fois son salaire.

"En maillots, nous n'avons pas tellement dépensé, parce que nous n'avons pas acheté l'officiel, mais j'ai décidé d'offrir une télévision à mon mari pour le Mondial, aussi parce que c'était la fête des père ce mois-ci", confie-t-elle à l'AFP.

D'après l'Association des commerçants Fenalco, 85.000 téléviseurs ont été vendus en juin et les achats en supermarché, qui rivalisaient d'offres spéciales de snacks et de boissons pour regarder les matches, ont augmenté.

"A quelques nuances près, le bilan (du Mondial) est positif, sauf pour quelques secteurs qui ont pâti de l'interdiction de vendre de l'alcool (pour raisons de sécurité, les autorités ont limité la vente de boissons alcoolisées certains jours, NDLR), mais beaucoup de commerces ambulants ne sont pas pris en compte dans les chiffres", indique à l'AFP Rafael Antonio Espana, de Fenalco.

Fenalco estime que 70% des Colombiens ont acheté un maillot de la sélection, mais que les trois-quarts sont des contrefaçons.

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