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Thaïlande: un homme d'affaires condamné à cinq ans de prison pour lèse-majesté

Thaïlande: un homme d'affaires condamné à cinq ans de prison pour lèse-majesté

Un homme d'affaires thaïlandais a été condamné en appel à cinq ans de prison pour des propos jugés insultants envers la monarchie, a indiqué mercredi une source judiciaire, dans un pays doté de l'une des lois de lèse-majesté les plus sévères au monde.

Après un acquittement en première instance, la cour d'appel de Chiang Mai, dans le nord de la Thaïlande, l'a reconnu coupable mardi, a précisé un responsable de la Cour, ajoutant que le condamné allait déposer un recours auprès de la Cour suprême.

L'homme d'affaires avait été inculpé pour lèse-majesté en 2010 après une plainte d'un concurrent, qui l'avait également accusé de violation de domicile et de trafic d'êtres humains.

Aucun détail n'était disponible sur le contenu des propos concernés.

Le roi Bhumibol, 86 ans, jouit auprès de certains de ses sujets d'un statut de demi-dieu. Et si la famille royale n'a aucun rôle politique officiel, elle est protégée par une des législations les plus sévères du monde, qui prévoit jusqu'à 15 ans de prison par accusation.

N'importe qui peut porter plainte et la police est obligée d'enquêter.

La justice thaïlandaise a multiplié ces dernières années les lourdes peines et les arrestations pour des propos jugés insultants envers la monarchie.

De nombreux intellectuels et organisations jugent que beaucoup de ces dossiers sont politiques, relevant qu'un grand nombre d'accusés ont des liens avec le mouvement des Chemises rouges, partisan de l'ex-Premier ministre en exil Thaksin Shinawatra.

Le milliardaire, renversé par un coup d'Etat en 2006, reste le facteur de division du royaume. Sa soeur Yingluck a été chassée de son poste de Premier ministe par la justice en mai, deux semaines avant un nouveau putsch.

Depuis, 13 personnes ont été inculpées pour lèse-majesté, dont sept en lien avec leur engagement politique, selon l'organisation de défense des droits de l'Homme iLaw.

Parmi eux, Sombat Boonngamanong, militant anti-junte de premier plan qui avait mené une campagne contre le putsch du 22 mai en utilisant le salut à trois doigts des films "The Hunger Games". Les accusations de lèse-majesté contre lui sont liées à une photo qu'il aurait postée sur internet.

Depuis sa prise de pouvoir, la junte fait la chasse à ses opposants, et la lutte contre le crime de lèse-majesté sur internet notamment est devenue une de ses priorités.

Avant le putsch, les appels à une réforme de la législation sur le crime de lèse-majesté s'étaient multipliés, mais des universitaires réclamant un vrai débat sur cette question ont fait partie de centaines de personnes convoquées par la junte et détenues plusieurs jours dans des lieux tenus secrets.

tp/dr/abd/abk

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