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L'UE s'apprête à sanctionner Moscou, une visio-conférence avec les rebelles attendue

L'UE s'apprête à sanctionner Moscou, une visio-conférence avec les rebelles attendue

Les dirigeants européens devraient décider mercredi soir à Bruxelles de durcir les sanctions contre la Russie en raison de la crise en Ukraine, mais sans aller jusqu'à des mesures économiques d'envergure, selon des responsables européens.

"Ce qui est prévu, c'est un certain rehaussement" des sanctions "qui ne va pas jusqu'au niveau 3", c'est à dire celui de mesures susceptibles d'affecter fortement l'économie russe, a déclaré le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius.

Cette décision reflète la volonté des Européens "de faire preuve de fermeté tout en maintenant le dialogue", a-t-il expliqué.

Le ton était pareil à Berlin, où la chancelière Angela Merkel a estimé que la Russie "n'avait pas suffisamment satisfait" les attentes pour faire baisser la tension en Ukraine, selon son porte-parole Steffen Seibert.

Kiev avait engagé une offensive diplomatique pour obtenir l'adoption de nouvelles sanctions contre la Russie, accusée de soutenir les séparatistes armés dans l'Est.

Le ministère ukrainien des Affaires étrangères a demandé l'adoption de sanctions sectorielles dite de "phase 3" pour "s'opposer à l'agression russe" et le président Petro Porochenko a souligné lors de multiples contacts directs et téléphoniques avec les Occidentaux que "des combattants et des armes" continuaient toujours d'arriver de Russie dans l'Est où le conflit a fait plus de 600 morts en trois mois.

Les efforts diplomatiques menés par l'Allemagne et la France pour trouver une solution pacifique à la crise ukrainienne semblaient dans l'impasse depuis plusieurs jours, mais deux dirigeants rebelles ont annoncé mercredi soir à Donetsk qu'une visioconférence du "groupe de contact" sur l'Ukraine (OSCE, Ukraine, Russie)se tiendraient avec la participation des insurgés jeudi soir ou vendredi soir, chacun donnant une date différente.

La veille, l'OSCE avait déploré qu'une telle réunion n'ait pu avoir lieu et en a rejeté la responsabilité sur les rebelles.

Selon une source diplomatique, les nouvelles sanctions devaient comprendre notamment le gel de programmes en Russie menés par la Banque européenne d'investissement (BEI) et la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD).

Les Etats-Unis ont laissé entendre mardi soir qu'ils pourraient durcir unilatéralement leurs sanctions contre la Russie si l'Union européenne ne les suivait pas dans leur démarche, destinée à faire plier Moscou sur l'Ukraine.

L'Union européenne a jusqu'ici interdit la délivrance de visas et gelé les avoirs d'une soixantaine de personnalités russes et ukrainiennes impliquées dans l'escalade du conflit entre les deux pays, mais sans imposer de sanctions économiques d'envergure sur certains secteurs, une étape connue à Bruxelles comme la phase trois.

Alors que l'Ukraine a affirmé qu'un missile venu de Russie avait abattu lundi son avion de transport militaire An-24 - sans que Moscou ne réagisse -, côté russe les forces de Kiev sont accusées d'être à l'origine d'un tir d'obus ayant fait un mort dimanche dans une ville frontalière russe.

Et mercredi, le comité d'enquête russe a annoncé la mort de "deux militaires russes" dans des tirs lundi par les forces ukrainiennes et a ouvert une enquête à ce propos.

Sur le terrain, la situation était relativement calme, mais des centaines d'habitants de Donetsk prenaient des bus fournis par les séparatistes en direction de la Russie pour fuir le conflit, a rapporté un journaliste de l'AFP.

"J'espère revenir un jour à la maison, mais pour l'instant ce n'est plus possible de vivre là, ils nous bombardent",a dit Viktor Gontcharov, 67 ans, de Krasnogorivka, localité à l'ouest de Donetsk distante d'une trentaine de kilomètres, touchée par des tirs de lance-roquettes multiples Grad ces derniers jours.

Le conflit avec les séparatistes pèse lourdement sur l'économie ukrainienne qui était déjà mal en point avant qu'il commence. La banque centrale a annoncé que son taux directeur allait augmenter de trois points jeudi dans le cadre de la lutte contre l'inflation, passant de 9,5 à 12,5%, ce qui ne manquera pas d'aggraver le repli de l'économie, actuellement estimé à -5% en 2014 par le Fonds monétaire international.

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