Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Kiev craint une invasion russe et réclame de nouvelles sanctions européennes

Kiev craint une invasion russe et réclame de nouvelles sanctions européennes

Kiev a demandé mardi de nouvelles sanctions européennes contre la Russie accusée de soutenir les séparatistes sur fond d'une nette aggravation de tensions dans l'Est rebelle et de nouvelles craintes d'une invasion russe.

"L'aggravation de la situation dans le Donbass, de nombreuses preuves de l'implication de la Russie dans les actions de combattants donnent de plus en plus de raisons pour passer à la +phase 3+ des sanctions afin de s'opposer à l'agression russe", a déclaré le porte-parole de la diplomatie ukrainienne, Vassyl Zvarytch, au cours d'une conférence de presse.

La question ukrainienne figure à l'ordre du jour du Conseil européen qui aura lieu mercredi à Bruxelles.

En vue de cette réunion, le chef de la diplomatie polonaise, Radoslaw Sikorski, dont le pays est l'avocat de l'Ukraine au sein de l'Union européenne, s'est rendu mardi à Kiev où il a été reçu par le Premier ministre, Arseni Iatseniouk, puis, avec les chefs de la diplomatie lettonne et islandaise, par le président Petro Porochenko.

L'ambassadeur de Grande-Bretagne à Kiev, Simon Smith, a estimé que la Russie n'avait "pas rempli les conditions posées par le Conseil européen le mois dernier" pour éviter les nouvelles sanctions susceptibles d'avoir un fort impact sur son économie.

Il a cité, sur le compte Twitter de son ambassade, l'exemple de l'avion militaire ukrainien abattu lundi en zone séparatiste, une attaque dont Kiev a accusé Moscou sans que la Russie ne réagisse.

"L'avion militaire ukrainien An-26 a été abattu à une altitude de 6.200 mètres. Y a-t-il d'autres explications plausibles qu'une attaque de la Russie?", s'est encore interrogé le diplomate.

La destruction de l'appareil, dont quatre des huit membres d'équipage ont été secourus par l'armée ukrainienne, a contribué à aggraver la tension entre l'Ukraine et la Russie.

Moscou venait de hausser le ton pour accuser les forces de Kiev d'être à l'origine d'un tir d'obus ayant fait un mort dimanche du côté russe de la frontière.

Selon une source proche du Kremlin, la Russie étudierait maintenant la possibilité de "frappes ciblées" sur le territoire ukrainien.

Des observateurs de l'OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) doivent se rendre mercredi à la frontière russo-ukrainienne, alors que des attachés militaires étrangers ont d'ores et déjà examiné mardi les lieux où sont tombés des obus tirés depuis le territoire ukrainien, ont annoncé les autorités russes.

Alors que l'Otan dénonce "le renforcement de troupes russes" à la frontière avec l'Ukraine, le numéro deux du Conseil de sécurité nationale et de défense et ex-ministre ukrainien de la Défense, Mikhaïlo Koval, a estimé lundi soir que l'Ukraine était "plus proche que jamais d'une agression d'envergure" de la part de la Russie.

Selon lui, les troupes russes sont massées tout le long de la frontière, de Tcherniguiv (nord) à Novoazovsk (sud-est) avec "22.000 militaires russes en Crimée", péninsule ukrainienne annexée en mars par la Russie.

C'est sur fond de ces déclarations alarmistes que Kiev prépare une nouvelle session de pourparlers du groupe de contact tripartite (OSCE, Ukraine, Russie, avec la participation des insurgés) voulue par les Européens et qui pour la première fois doit avoir lieu mardi via une visioconférence.

Les consultations devaient avoir lieu dès mardi. Cependant, aucun résultat ni même la confirmation de leur tenue n'ont été annoncés en fin de soirée à Kiev.

Les combats et bombardements aux abords de Lougansk, une ville de près de 500.000 habitants, ont fait au total au cours des dernières 24 heures douze morts dont un enfant de trois ans, et plus de 60 blessés parmi la population civile, selon le service de presse de la "République populaire de Lougansk" autoproclamée.

La mairie de Lougansk a décrété mardi trois jours de deuil après "la mort de 17 civils en trois jours".

Depuis le début de l'"opération antiterroriste" les pertes de l'armée s'élèvent à 258 soldats tués, 922 blessés et 45 faits prisonniers, a précisé mardi son service de presse.

Onze civils ont été tués à Snijné, à 60 km à l'est de Donetsk dans une maison détruite par une frappe aérienne attribuée par Moscou aux forces ukrainiennes. Kiev a démenti son implication en dénonçant "une provocation cynique et sanglante", sans en indiquer les auteurs.

so-os-neo/via/sym

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.