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GB : Jonathan Hill, un conservateur discret propulsé vers Bruxelles

GB : Jonathan Hill, un conservateur discret propulsé vers Bruxelles

Le Britannique Jonathan Hill, candidat de David Cameron à la Commission européenne, est un conservateur discret inconnu du grand public, qui le mois dernier encore excluait d'occuper ce poste crucial pour l'avenir des relations entre l'UE et le Royaume-Uni.

"Non, non, non", répondait-il en français, à la question de savoir s'il était prêt à accepter une telle proposition de David Cameron, dans une interview publiée le 26 juin sur le site internet tory Conservative Home.

"Je ne crois pas qu'on va me le demander. Et je suis bien ici", ajoutait cet homme de 53 ans réputé calme, modeste et travailleur, qui occupait depuis 2013 le poste de président de la Chambre des Lords, la chambre haute du Parlement britannique.

Mais pour David Cameron, qui l'a désigné candidat mardi, il est l'homme de la situation, avec "sa combinaison d'expériences de la politique et du secteur privé" et son euroscepticisme réputé modéré.

Lord Hill reconnaît lui-même qu'une "énorme responsabilité" l'attend à la Commission, où il aura la délicate tâche de travailler sous la direction de Jean-Claude Juncker, que David Cameron a tenté jusqu'au bout de contrer. Et il sera en première ligne pour négocier les réformes que le Premier ministre britannique appelle de ses voeux avant l'organisation d'un référendum sur l'appartenance de son pays à l'Union européenne en 2017.

Ses positions concernant l'Europe ne sont pas encore très claires, relève Mats Persson, directeur d'Open Europe, un institut en faveur de réformes européennes, et "beaucoup de gens à Bruxelles vont aller scruter sa page Wikipedia".

Comme lui, Catherine Ashton, actuelle chef de la diplomatie de l'Union européenne, était leader de la chambre des Lords lorsqu'elle a été nommée commissaire européenne au Commerce en 2008. Et comme lui, elle faisait peu parler d'elle dans les médias.

Marié et père de trois enfants, Jonathan Hill est né le 24 juillet 1960. Cet homme, qui aime occuper son temps libre à lire, jardiner et se promener, a fait une carrière dans les hautes sphères du pouvoir et le secteur des relations publiques, mais n'a jamais occupé de fonction élective.

Après des études d'histoire à Cambridge au début des années 1980, une expérience de barman et un passage par la City, il devient conseiller du pro-européen Kenneth Clarke dans différents départements ministériels (Emploi, Commerce et Industrie, Santé) sous Margaret Thatcher.

Entre 1992 et 1994, il est secrétaire politique du Premier ministre John Major. Pendant les années au cours desquelles le Parti travailliste est au pouvoir, il fonde une société de communication, Quiller Consultants, qu'il revend par la suite.

En 2010, il est appelé par David Cameron et fait son entrée au gouvernement en tant que secrétaire d'Etat à l'Education. Il est nommé à la Chambre des Lords, devient Lord Hill of Oareford, puis président de la chambre haute en 2013.

Raillant son manque de visibilité par un "Jonathan Hill, qui êtes vous?", l'europhobe Nigel Farage le soupçonne déjà d'être trop favorable à l'UE en raison de son rôle passé auprès de Kenneth Clarke.

"Rien dans la carrière de M. Hill ne permet de penser qu'il est la bonne personne pour renégocier une réforme radicale", a accusé le patron de l'Ukip, se disant "surpris du choix de Cameron en ce moment critique".

Une opinion qui rejoint paradoxalement celle du pro-européen Denis MacShane, ancien secrétaire d'Etat travailliste chargé de l'Europe. "Il y a peu d'espoirs à Londres de voir Lord Hill avoir beaucoup d'impact à Bruxelles ou réaliser quoi que ce soit au poste à la Commission que Juncker lui attribuera", estime-t-il.

alm/dh/sym

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