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Ukraine : les loyalistes progressent vers Lougansk, Kiev accuse la Russie d'avoir abattu un de ses avions

Ukraine : les loyalistes progressent vers Lougansk, Kiev accuse la Russie d'avoir abattu un de ses avions

Les forces de Kiev ont réussi lundi à débloquer l'aéroport de Lougansk, mais ont perdu un avion de transport, abattu par un missile dont l'Ukraine croit qu'il a été tiré de Russie, ce qui aggrave encore la tension déjà vive entre les deux pays.

L'équipage de l'appareil - dont l'épave brisée en plusieurs morceaux a été vue par des journalistes de l'AFP dans un champ proche du village de Davydo-Mykilske, dans la région de Lougansk - a établi un contact avec l'état-major ukrainien, a indiqué la présidence ukrainienne dans un communiqué.

Cette nouvelle confirme indirectement des indications de source rebelle, selon lesquelles des parachutes ont été vus dans le ciel après la chute de l'avion An-26 dans la région de Lougansk, dans l'est de l'Ukraine.

Une opération de recherche a été déclenchée pour ramener les membres de l'équipage - huit hommes, a précisé un porte-parole ukrainien - en territoire sous contrôle ukrainien.

"Compte tenu du fait que l'avion volait à une altitude de 6.500 mètres, il était impossible qu'il ait été touché par des tirs de missiles sol-air portables, ce qui signifie qu'il a été abattu par un missile d'un autre type, plus puissant, qui a été utilisé, vraisemblablement, à partir du territoire de la Fédération de Russie", est-il écrit dans le communiqué.

Un porte-parole militaire ukrainien Andriï Lyssenko, a ensuite précisé cette hypothèse : soit il s'est agi d'un missile sol-air Pantsir, soit d'un missile autoguidé X-24 air-air qui aurait pu être tiré par un avion russe parti de l'aéroport de Millerovo.

La destruction de l'avion ukrainien, survenue vers 12H30 (9H30 GMT), ont raconté les habitants de Davydo-Mykilske interrogés par l'AFP, rappelle celle d'un autre avion de transport, le 14 juin dernier, abattu près de l'aéroport de Lougansk. 49 militaires ukrainiens avaient alors perdu la vie.

L'incident survient moins de 24 heures après une avancée des forces de Kiev près de Lougansk et le déblocage de son aéroport, au prix d'intenses combats.

Endommagé et fermé depuis le 22 avril dernier, cet aéroport était contrôlé par les loyalistes, mais rendu quasiment inaccessible par la présence de séparatistes tout autour. Cette zone apparaissait comme l'un des points importants des défenses des insurgés sur le chemin de Lougansk.

Sur la route allant de Donetsk à Lougansk, des journalistes de l'AFP ont vu des traces des affrontements de la veille : un char détruit dans un champ, deux transports de troupes blindés incendiés et qui fumaient encore, mais dont il était impossible de connaître l'appartenance.

A Lougansk même, la circulation était très réduite après les combats qui ont commencé dimanche après-midi et se sont prolongés pendant une partie de la nuit, à l'ouest de la ville et dans la zone de l'aéroport, selon des témoignages d'habitants.

Des groupes de combattants parcouraient la ville à bord de voitures de couleur sombre ou de pick-ups, et, près d'un hôpital, des séparatistes étaient juchés sur un camion muni d'un canon antiaérien de gros calibre.

Est-ce que les combats de la veille étaient un véritable assaut pour prendre la ville ? "Je ne peux rien dire, secret militaire. Mais si c'était un assaut, il a échoué", a dit un combattant qui a refusé de donner son nom.

Des affrontements continuaient lundi matin, a affirmé le service de presse de la "République populaire de Lougansk", atteignant les villages de Metalist (au nord), d'Olexandrivka (à l'ouest), de Gueorguiivka et de Raskochna (sud-ouest), ainsi que l'aéroport (sud), ce qui reflète la manoeuvre d'encerclement effectuée par les forces gouvernementales.

Pendant ce temps, la recherche d'une solution politique semblait au point mort. La rencontre du président russe Vladimir Poutine avec la chancelière allemande Angela Merkel à Rio, en marge de la finale du Mondial, n'a abouti qu'à la répétition de leur souhait de "discussions directes dès que possible" entre Kiev et les séparatistes pour parvenir à un cessez-le-feu bilatéral.

La réalisation de ces voeux se heurte depuis plusieurs jours à l'exigence de l'Ukraine de reprendre au préalable le contrôle de sa frontière avec la Russie, exigence que les rebelles et Moscou rejettent implicitement, mais fermement.

Le dialogue est devenu encore plus difficile après un incident frontalier dimanche entre l'Ukraine et la Russie. Accusant les forces de Kiev d'être à l'origine d'un tir d'obus qui a fait un mort du côté russe de la frontière, Moscou a évoqué une "escalade extrêmement dangereuse" et menacé l'Ukraine de "conséquences irréversibles".

Les autorités ukrainiennes ont démenti toute implication, assurant que "les militaires ukrainiens n'ont jamais tiré sur le territoire de l'État voisin".

Le ministère russe des Affaires étrangères a indiqué lundi avoir invité des observateurs de l'OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) à se rendre à la frontière russo-ukrainienne.

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