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Nucléaire iranien: négociation "très dure" à 6 jours de la date butoir pour un accord

Nucléaire iranien: négociation "très dure" à 6 jours de la date butoir pour un accord

A six jours de la date butoir pour un accord définitif sur le nucléaire iranien, la négociation reste "très dure" a admis à Vienne le secrétaire d'Etat américain John Kerry, qui s'est entretenu à plusieurs reprises lundi avec son homologue iranien Mohammad Javad Zarif.

"Nous sommes au milieu de pourparlers sur la prolifération nucléaire et pour freiner le programme de l'Iran, et je peux vous dire que c'est une négociation très dure", a déclaré M. Kerry à son équipe de l'ambassade américaine à Vienne, à l'issue d'une première rencontre de deux heures avec son homologue iranien.

"Nous travaillons dur. Nous avons beaucoup de discussions sérieuses", a-t-il répété en soirée, après une trilatérale avec M. Zarif et la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton.

"Il y a encore beaucoup de travail à faire", a indiqué un haut responsable du Département d'Etat. Selon cette source, une conférence de presse de M. Kerry est prévue mardi matin. Il devrait ensuite, selon les médias égyptiens, se rendre en Egypte pour discuter d'un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas palestinien dans la bande de Gaza. Le département d'Etat n'a pas confirmé.

Le secrétaire d'Etat américain était arrivé dimanche d'une tournée asiatique dans la capitale autrichienne pour tenter de débloquer les négociations avec l'Iran à l'approche de la date butoir du 20 juillet, censée marquer la conclusion d'un accord définitif sur le programme nucléaire iranien, qui empoisonne les relations internationales depuis une décennie.

M. Kerry est venu à Vienne pour exhorter les négociateurs iraniens à faire "des choix cruciaux", a rappelé un haut responsable du Département d'Etat.

Les ministres des Affaires étrangères allemand, français et britannique avaient également fait le déplacement dimanche, mais aucune percée n'avait été enregistrée à l'issue d'une après-midi de discussions.

Le principal point d'achoppement porte sur le niveau d'enrichissement d'uranium que les grandes puissances sont prêtes à octroyer à l'Iran.

Enrichi à un niveau élevé, l'uranium peut servir à fabriquer la bombe atomique. A un faible degré, il sert de combustible aux centrales nucléaires pour la production d'électricité.

Or la communauté internationale soupçonne Téhéran de vouloir se doter de l'arme atomique, ce que nie l'Iran qui assure que son programme nucléaire est à vocation strictement civile.

Les grandes puissances réclament de fermes garanties sur la nature du programme iranien en échange d'une levée des sanctions qui asphyxient l'économie du pays.

"La confiance doit aller dans les deux sens", a souligné dimanche le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif sur son compte Twitter.

Assurant que l'Iran faisait "un effort sincère", il a dit "attendre la même chose" des négociateurs du groupe 5+1 (Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne).

Un accord intérimaire conclu en novembre 2013 à Genève a permis un gel du programme iranien contre une levée très limitée des sanctions (de l'ordre de 7 milliards de dollars).

Cet accord d'étape, valide six mois, est censé avoir abouti à un accord définitif au 20 juillet. Les discussions peuvent cependant être reconduites avec l'accord des deux parties.

A six jours de la date butoir, l'incertitude reste donc totale.

Sans compter qu'Américains et Iraniens sont soumis à de fortes pressions au plan intérieur, où les tenants de la ligne dure de chaque pays sont hostiles à un accord.

M. Zarif doit conclure un texte qui lui permette de garder la face vis à vis des faucons à Téhéran, tandis que Kerry est sous la pression du Congrès, qui va s'accentuer à l'approche des élections de mi-mandat prévues en novembre.

"Il nous reste quelques jours et nous allons nous efforcer de réduire les divergences et d'obtenir un accord", a déclaré lundi à Vienne le porte-parole de Catherine Ashton, Michael Mann. "Nous visons toujours le 20 juillet. Nous avons toujours un peu temps".

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