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New York: le maire dénonce une situation "inacceptable" à la prison de Rikers Island

New York: le maire dénonce une situation "inacceptable" à la prison de Rikers Island

Le maire de New York Bill de Blasio a qualifié lundi d'"inacceptable" la situation à la prison de Rikers Island, où les prisonniers, notamment ceux souffrant de troubles mentaux, seraient régulièrement battus par leurs gardiens.

Cette prison, la deuxième plus grande des Etats-Unis, est située sur une île au nord-est de Manhattan et abrite 11.000 prisonniers.

A l'issue de quatre mois d'enquête, le New York Times a affirmé lundi que sur une période de 11 mois l'an dernier, 129 détenus y avaient été grièvement blessés dans des altercations avec des gardiens --fractures, blessures nécessitant des points de suture, blessures à la tête, tympans éclatés et même perforation intestinale.

77% de ces détenus souffraient de troubles mentaux. 73% avaient été frappés à la tête. 80% avaient été frappés alors qu'ils étaient menottés, selon le quotidien qui dénonce une violence "généralisée et routinière".

"La situation actuelle est inacceptable, et nous allons agir très rapidement et sérieusement pour changer cela", a déclaré le maire, qui a pris ses fonctions en janvier, en réponse à une question lors d'un point de presse. "Nous avons un plan très agressif pour changer cela", a-t-il ajouté.

Selon le New York Times, Rikers Island compte désormais 4.000 prisonniers souffrant de troubles mentaux, notamment dépression, schizophrénie ou troubles bipolaires, autant que les 24 hôpitaux psychiatriques de l'Etat de New York. Ils constituent désormais presque 40% de la population carcérale, contre 20% il y a 8 ans, selon le quotidien.

Ces détenus sont responsables de deux tiers des infractions dans la prison, et de la très grande majorité des agressions contre le personnel.

Peu formé à ces problématiques, celui-ci "s'appuie sur les gaz lacrymogènes, les immobilisations au sol, et les poings pour les maîtriser", a ajouté le quotidien, en précisant que durant les six premiers mois de 2014, les gardiens avaient eu recours à la force 1.927 fois, un tiers de plus que l'an dernier à la même époque.

"Dans nombre des cas examinés par le Times, la réponse des gardiens semble avoir été largement disproportionnée par rapport à l'offense", note aussi le journal, qui mentionne un détenu sévèrement battu par quatre gardiens après avoir tenté de se pendre, et un autre battu pour ne pas s'être excusé assez fort, après avoir gardé la main de sa fiancée un peu trop longtemps dans la sienne.

Deux décès avaient récemment attiré l'attention sur Rikers island.

En février, un vétéran SDF et malade mental était décédé après que le température dans sa cellule eut atteint près de 40°. Un mois plus tard, un gardien avait été inculpé, après la mort d'un schizophrène qui avait avalé du détergent, et demandé en vain pendant des heures à être soigné.

Aucun des gardiens impliqués dans les 129 cas de violences graves de l'an dernier n'a été poursuivi, selon le journal.

bd/lb

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