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Israël et le Hamas excluent toute trêve, mais la diplomatie s'active

Israël et le Hamas excluent toute trêve, mais la diplomatie s'active

Israël comme le Hamas ont exclu toute trêve dans l'immédiat, au 7e jour d'une offensive sur la bande de Gaza plus meurtrière que celle de 2012, mais la diplomatie internationale s'active pour arracher un cessez-le-feu.

L'Egypte, habituelle médiatrice restée cette fois-ci en retrait, a proposé une trêve à partir de 06H00 GMT mardi, alors que le secrétaire d'Etat américain John Kerry est attendu dans la journée au Caire.

En une semaine, les raids aériens israéliens dans la bande de Gaza ont fait 184 morts et près de 1.300 blessés, selon un dernier bilan des services de secours qui dépasse les 177 morts palestiniens enregistrés lors de l'offensive de novembre 2012.

Et alors que les responsables israéliens, même les ministres les plus modérés, ne se montrent pas prêts à la conciliation, de hauts responsables du Hamas ont posé leurs conditions dans l'après-midi.

"Tout cessez-le-feu doit se fonder sur les conditions que nous avons mises en avant. Rien de moins ne sera accepté", a déclaré à l'AFP Mouchir al-Masri, un député et porte-parole du Hamas à Gaza.

Le Hamas exige l'arrêt des bombardements, la fin du blocus de Gaza en place depuis 2006, l'ouverture du poste-frontalier de Rafah avec l'Egypte et la libération des prisonniers arrêtés de nouveau après avoir été relâchés dans le cadre de l'accord d'échange du soldat israélien Gilad Shalit en 2011.

Pourtant, le Hamas n'a plus le même appui au Caire depuis que son allié islamiste Mohamed Morsi a été destitué il y a un an. Vendredi, l'Egypte avait expliqué que ses efforts de médiation se heurtaient à "l'entêtement" des protagonistes.

Dans le même temps, le chef de la diplomatie allemande Frank-Walter Steinmeier était lundi à Amman, où il a appelé le Hamas à cesser ses tirs de roquettes, avant une visite mardi à Jérusalem et à Ramallah en Cisjordanie. Son homologue italienne Federica Mogherini est également attendue.

La Ligue arabe, dont les ministres des Affaires étrangères doivent se réunir lundi soir au Caire, a exhorté la communauté internationale à protéger Gaza, faisant écho à une demande dimanche du président Mahmoud Abbas de "placer officiellement l'Etat de Palestine sous le régime de protection internationale de l'ONU".

Sur le terrain, les hostilités n'ont pas cessé. Pour la première fois depuis le début de l'opération à Gaza, un Palestinien de 20 ans a été tué en Cisjordanie dans des heurts avec l'armée lors d'une manifestation lundi matin au sud de Hébron.

Israël a aussi poursuivi sa campagne de répression en Cisjordanie occupée, en arrêtant 23 Palestiniens dans la nuit, dont 11 députés du Hamas.

La spirale de violences actuelles a été enclenchée après l'enlèvement et le meurtre de trois étudiants israéliens près de Hébron en juin, attribués par Israël au Hamas, suivis de l'assassinat d'un jeune Palestinien brûlé vif à Jérusalem, pour lequel trois extrémistes juifs doivent être inculpés dans les prochains jours.

A Gaza, de nouvelles frappes ont touché des bases des Brigades Ezzedine al-Qassam, la branche militaire du Hamas, qui continuait de lancer des volées de roquettes vers Israël.

Pour la première fois, l'armée israélienne a aussi abattu un véhicule aérien sans pilote (UAV) au-dessus d'Ashdod, à 30 km au nord de Gaza.

Les Brigades al-Qassam ont affirmé dans un communiqué avoir envoyé en Israël plusieurs de ces drones fabriqués à Gaza, et que certains avaient même survolé le ministère israélien de la Défense à Tel-Aviv.

Selon l'armée israélienne, plus de 800 roquettes ont atteint le territoire de l'Etat hébreu en une semaine. Elles ont fait quatre blessés graves. En 2012, six Israéliens avaient été tués.

A Gaza, "tout indique, c'est dramatique, que les femmes et les enfants représentent une large part des victimes des frappes aériennes", a déploré à Gaza le patron de l'agence de l'ONU pour l'aide aux réfugiés palestiniens (UNRWA), Pierre Krahenbuhl.

"A l'heure actuelle, plus du quart des morts sont des enfants", a-t-il insisté.

Si l'armée poursuit ostensiblement ses préparatifs pour une opération terrestre de grande envergure, les médias israéliens ont indiqué qu'une réunion du cabinet de sécurité s'était achevée tard dimanche sans que la question soit tranchée.

"Les résistants (palestiniens) en rêvent, que l'ennemi décident d'une invasion terrestre ! Gaza sera leur cimetière si Dieu le veut", a promis le Hamas.

A Washington, la Maison blanche a mis en garde contre une offensive terrestre "parce que cela mettrait en danger davantage de civils", tout en répétant qu'Israël avait le "droit" et la "responsabilité" de protéger ses citoyens contre les tirs de roquettes.

Lundi, beaucoup de familles du nord de la bande de Gaza, parties dimanche à la hâte après un ordre d'évacuation lancé par l'armée israélienne, sont retournées chez elles, les unes pour chercher des effets personnels, les autres dans l'espoir que l'accalmie se prolonge, selon des journalistes de l'AFP.

Selon l'UNWRA, quelque 17.000 personnes ont trouvé refuge dans les écoles qu'elle gère sur place.

Mais l'accueil y est difficile. "Il y a très peu d'eau, de nourriture et les enfants n'ont rien à faire. On dort à même le sol", a raconté Rehab, une déplacée de 27 ans.

bur-alf/agr/fcc/cco

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