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Ukraine : mouvements de chars à Lougansk, Poutine et Merkel pessimistes

Ukraine : mouvements de chars à Lougansk, Poutine et Merkel pessimistes

Vladimir Poutine et Angela Merkel ont déploré dimanche au Brésil une situation "qui tend à se dégrader" en Ukraine où des mouvements de chars ont été signalés à Lougansk, capitale régionale et place forte des séparatistes.

Invité à assister à la finale du Mondial à Rio, le président ukrainien Petro Porochenko a finalement choisi de rester dans son pays où plus de vingt personnes ont été tuées au cours des dernières 24 heures.

M. Porochenko a ainsi exclu une éventuelle rencontre avec le président russe Vladimir Poutine alors que Kiev accuse Moscou de jouer un rôle moteur dans la rébellion prorusse.

La crise ukrainienne a été abordée sans lui au Brésil entre le président russe Vladimir Poutine et la chancelière allemande Angela Merkel, très impliquée dans les efforts internationaux pour trouver un règlement politique.

Les deux dirigeants sont tombés d'accord pour dire que la situation en Ukraine "tendait à se dégrader" et ont une nouvelle fois demandé que soit décrété un cessez-le-feu que Kiev refuse avant de reprendre le contrôle de la frontière avec la Russie.

Ils ont aussi "souligné la nécessité de la reprise d'urgence (des réunions) du groupe de contact sur l'Ukraine" qui comprend, outre ce pays, la Russie et l'OSCE, avec la participation des rebelles, "peut-être sous la forme de visioconférences", a dit le porte-parole de M. Poutine, Dmitri Peskov.

En Ukraine même, les affrontements entre forces gouvernementales et rebelles, qui se poursuivent sans faiblir, ont fait au moins 26 morts en 24 heures, selon un bilan revu légèrement à la baisse dimanche soir.

Neuf civils ont notamment été tués à la périphérie de Donetsk, grande ville contrôlée par les insurgés dans l'est, selon la municipalité, et huit autres à Mariinka, une localité de dix mille habitants également aux mains des rebelles et située à 30 km à l'ouest, d'après un employé de la morgue de l'hôpital régional interrogé par l'AFP.

Des journalistes de l'AFP ont visité dimanche un quartier de maisons individuelles de Mariinka, dont les habitants leur ont expliqué qu'une salve de roquettes avait touché une demi-douzaine de leurs habitations samedi, assurant qu'il n'y avait aucun objectif militaire à proximité.

Vladimir Piskounov, 39 ans, a perdu sa femme. "Nous étions dans la maison quand les roquettes sont tombées. Elle a été touchée dans le dos par un éclat", explique cet employé des mines.

Dimanche soir, le "ministre de la Défense" des rebelles Igor Strelkov a affirmé à l'agence publique russe Ria Novosti que d'"intenses combats" étaient en cours à la périphérie de Lougansk où les forces ukrainiennes ont, selon lui déployé des dizaines de chars.

La télévision publique russe RT a montré des images de deux chars dans une rue en disant qu'elle avaient été prises dimanche dans les rues de Lougansk.

Un porte-parole de l'armée ukrainienne Olexiï Dmytrachkivski a confirmé dimanche soir qu'une colonne de chars en mouvement avait été vue à Lougansk, laissant clairement entendre qu'il ne s'agissait pas des forces de Kiev.

"L'objectif était de semer la panique dans la population", a-t-il affirmé sur la télévision Inter.

Aucune de ces versions n'a pu être vérifiée immédiatement de source indépendante.

Les rapports avec la Russie, que Kiev accuse de soutenir les insurgés, se sont encore tendus dimanche, lorsque Moscou a menacé l'Ukraine de "conséquences irréversibles" après un tir près de la frontière ayant fait un mort en Russie.

La diplomatie russe a qualifié d'agression la chute d'un obus dans une ville russe frontalière, à proximité d'une zone que se disputent à coups de canon et de mortier les troupes de Kiev et les insurgés.

"Cet événement témoigne d'une escalade extrêmement dangereuse" et "peut avoir des conséquences irréversibles, dont l'Ukraine portera la responsabilité", a souligné le ministère russe des Affaires étrangères.

L'Ukraine a démenti tout rôle dans cet incident qui s'était produit dans la matinée.

"Les militaires ukrainiens n'ont jamais tiré sur le territoire de l'Etat voisin", a déclaré la diplomatie ukrainienne.

L'incident est survenu au lendemain d'une mise en garde de la Russie qui a déclaré "se réserver le droit de prendre les mesures" nécessaires pour défendre son territoire et ses citoyens.

Kiev a de son côté protesté contre "une tentative d'intrusion depuis la Russie d'équipements militaires et de mercenaires près de la localité ukrainienne d'Izvariné" dans la région de Lougansk.

L'armée ukrainienne a par ailleurs affirmé avoir effectué dimanche cinq frappes aériennes y compris près d'Izvariné "où se trouvent les bases" des séparatistes.

bur-neo/via/jeb

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