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Début des élections en Slovénie avec un novice en politique comme favori

Début des élections en Slovénie avec un novice en politique comme favori

Les Slovènes ont commencé à voter dimanche pour renouveler leur parlement au cours d'élections législatives anticipées, les deuxièmes en moins de trois ans dans ce petit pays de la zone euro secoué par des crises politiques et économiques à répétition.

Quelque 1,7 million d'électeurs doivent voter. Les bureaux de vote ont ouvert à 05H00 GMT et fermeront à 17H00 GMT. Les premières estimations suivront dans la foulée.

Un professeur de Droit réputé, Miro Cerar, sans expérience politique ni programme clair, fait figure de grand favori du scrutin, devant le parti du conservateur Janez Jansa, ancien Premier ministre qui purge actuellement une peine de prison pour corruption.

Selon le dernier sondage avant la clôture de la campagne diffusé par le quotidien Dnevik vendredi, le juriste de 50 ans recueille 31,3% des suffrages avec son "Parti de Miro Cerar" (SMS, centre) fondé en juin seulement avec une poignée d'universitaires et d'entrepreneurs.

Le Parti démocratique slovène (SDS) de Janez Jansa, qui a mené depuis sa prison une campagne électorale très active via Twitter et interviews à des journaux alliés, récolte 23,4% des intentions de vote.

Autrefois considéré comme un élève modèle de la zone euro, la Slovénie est plongée dans la tourmente depuis la crise économique de 2008. A la récession s'est greffée une instabilité politique devenue chronique. Trois gouvernements ont été renversés en trois ans.

Fin 2013, le pays balkanique issu de l'ex-Yougoslavie est passé à deux doigts de la faillite en raison d'une crise de son secteur bancaire, qui croule sous les créances douteuses. Une recapitalisation d'urgence lui a permis d'éviter le recours à un plan de sauvetage européen, mais au prix d'une explosion de la dette à plus de 70% du Produit intérieur brut (PIB).

La Première ministre sortante Alenka Bratusek, qui avait appliqué depuis un an comme son prédécesseur Janez Jansa une douloureuse politique d'austérité sous la surveillance de l'Union européenne, a démissionné en mai après avoir été désavouée par son parti de centre gauche Slovénie Positive.

Les observateurs doutent que ces élections puissent ramener le calme et la plupart en prédisent déjà de nouvelles d'ici un an.

"La question n'est pas de savoir qui va gagner, mais qui a un plan pour l'automne infernal" qui attend la Slovénie, avait écrit vendredi le grand quotidien slovène Delo dans un éditorial.

"Aucun des grands candidats n'ose dire que la Slovénie est confrontée aux conséquences du rejet de la taxe foncière", qui va se traduire par un manque à gagner de recettes de quelque 400 millions d'euros, et "que le budget est basé sur des estimations irréalistes", ajoute le quotidien.

L'agence Standard & Poor's a récemment mis en garde contre l'instabilité politique susceptible de mettre en péril les réformes économiques en cours, notamment les impopulaires privatisations. Alenka Bratusek a décidé de les geler en attendant la formation d'un nouveau gouvernement.

L'agence de notation financière s'est inquiétée aussi des faibles perspectives de croissance dans le pays, qui est tout de même parvenu à sortir de la récession au premier trimestre. Le taux de chômage reste élevé avec plus de 13%.

Selon les sondages, quatre autres partis franchiraient la barre des 4% nécessaire pour entrer au Parlement, qui compte 90 sièges: le parti des retraités Desus, le parti social-démocrate (SD, ex-communiste), ainsi que, de justesse, le parti chrétien populaire Nova Slovenja (NSi) et l'alliance pour Alenka Bratusek.

Si les sondages se concrétisent, une alliance du parti de Miro Cerar avec le Desus et le SD est selon les experts l'hypothèse la plus probable.

bur-ilp/fw

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