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Afrique du Sud: la grève des métallos continue

Afrique du Sud: la grève des métallos continue

Le syndicat sud-africain de la métallurgie Numsa a refusé dimanche les propositions du patronat, faisant part de son intention d'"intensifier" sa grève engagée le 2 juillet dans la sidérurgie et la construction mécanique.

"Nous voulons être très clairs: la grève continue, et nous appelons nos membres à intensifier la grève" avec des mouvements de solidarité dans d'autres secteurs, a déclaré le secrétaire général de Numsa, Irvin Jim, lors d'une conférence de presse.

Hormis une augmentation salariale, Numsa, le plus important syndicat d'Afrique du Sud, réclame une hausse des allocations logement et la fin du recours à l'intérim.

Critiquant "les manigances irresponsables et les exigences déraisonnables" des employeurs, M. Jim a notamment rejeté leur demande d'une "clause de paix" pendant trois ans.

Numsa veut un accord sur une seule année, disant ignorer ce que seront les conditions économiques ces trois prochaines années.

"Nous sommes prêts à mettre fin à la grève en cours avec un accord sur un an et une augmentation de salaire de 10%", ou au moins 10% par an sur les trois années si le patronat tient à un accord triennal, a-t-il dit.

L'inflation est actuellement légèrement supérieure à 6% en Afrique du Sud.

La fédération patronale Seifsa avait proposé 10% d'augmentation la première année et un peu moins les deux suivantes.

Elle s'est dite dans un communiqué "profondément déçue" du rejet d'une "très bonne offre finale".

Numsa dit avoir embarqué 220.000 ouvriers de plus de 10.000 sociétés dans sa grève, qui affecte également d'autres entreprises privées de pièces détachées, comme dans l'automobile.

Le mouvement, émaillé de nombreux cas de violences et d'intimidations, désespère les investisseurs, alors que l'Afrique du Sud sort de cinq mois d'une grève très dure des mineurs de platine qui a été largement rendue responsable d'une contraction du PIB de 0,6% au premier trimestre, et contribué à la dégradation de la note financière du pays.

"Ce n'est pas la classe ouvrière qui est en train de détruire l'économie sud-africaine", a assuré Irvin Jim dimanche, pourfendant la position "coloniale et raciste" du patronat alors que la plupart des ouvriers --très majoritairement noirs-- sont sous-payés.

Il a aussi attribué à des "provocateurs" les divers incidents relevés depuis le début de la grève.

Selon de nombreux observateurs, le mouvement a aussi un volet politique, Numsa ayant coupé les ponts avec l'ANC au pouvoir et milite pour un virage à gauche radical de la politique économique nationale.

liu/jlb

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