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Plus de pays doivent s'investir dans la lutte contre le trafic d'ivoire (Cites)

Plus de pays doivent s'investir dans la lutte contre le trafic d'ivoire (Cites)

La survie en Afrique de l'éléphant est toujours menacée, selon la Cites, une organisation internationale s'occupant de la protection des espèces en danger, qui demande que plus de pays s'investissent dans la lutte contre le trafic d'ivoire.

Ces trois dernières années, plus de 60.000 éléphants, le plus gros mammifère terrestre, ont été tués en Afrique, "ce qui dépasse largement le nombre de naissances", a déclaré à l'AFP John Scanlon, le directeur général de la CITES (Convention sur le commerce international des espèces menacées d'extinction), basée à Genève et liée à l'ONU.

"Dans certaines régions, en particulier en Afrique centrale, leurs populations sont décimées et on pourrait arriver très vite à une extinction locale", a-t-il ajouté en marge d'une réunion à Genève de quelque 400 experts et diplomates des 180 pays membres de la Cites.

"Il faut renforcer le filet" dans la lutte contre les trafiquants d'ivoire, a souligné M. Scanlon.

En mars 2013, il avait été demandé à huit pays d'Afrique et d'Asie, objets "d'inquiétudes particulières", de définir des plans de lutte contre ce trafic. Les mafias internationales sont de plus en plus impliquées dans ce commerce illégal, de même que divers mouvements de rébellion armés qui y trouvent une source de financement.

Au début du XXe siècle, il y avait 20 millions d'éléphants en Afrique. Leur nombre est tombé à 1,2 million en 1980 et tourne autour de 500.000 actuellement, bien que le commerce d'ivoire ait été interdit en 1989, selon la Cites.

Quelque 5.000 espèces animales et 28.000 espèces végétales sont actuellement protégées par la Cites de la surexploitation visant à alimenter le commerce international.

Les trois pays africains d'où proviennent les défenses braconnées --le Kenya, la Tanzanie et l'Ouganda--, ont accompli "de grands progrès" en multipliant les saisies, souligne Ben Janse van Rensburg, un ancien policier sud-africain qui dirige l'unité de soutien pour la mise en oeuvre des mesures de la Cites.

"Ils ont saisi plus d'ivoire avant qu'elle ne quitte le continent africain que ce qui était réalisé dans toutes les années précédentes", note-t-il.

William Kiprono, directeur des services kényan de protection de la vie sauvage, explique que son pays se montre très dur avec les braconniers et les trafiquants d'ivoire, menacés de prison à vie.

"Le temps presse, si nous attendons, ces criminels vont détruire toute vie sauvage", avertit M. Kiprono.

Dans les pays destinataires du trafic, en particulier la Chine, d'importantes quantités d'ivoire illégale ont été détruites.

"Cela envoie un message fort aux criminels impliqués", estime John Scanlon. Ce message est le suivant: "nous n'acceptons pas et ne tolérons pas le commerce illégal de l'ivoire, si nous en trouvons, nous la saisirons, la confisquerons et la détruirons".

"Si vous espérez un gain commercial dans le futur, il n'y en aura pas, vous ne ferez pas de profits, pas de retour sur investissement si ce n'est des peines de prison et de fortes amendes", a encore dit le directeur de la Cites.

Les participants aux discussions de Genève, qui se tiennent du 7 au 11 juillet, ont estimé que des pays servant au transit du trafic, comme le Nigeria et la République démocratique du Congo, devraient eux aussi intensifier leur action.

D'autres pays, comme l'Angola, le Laos et le Cambodge, sont devenus des pays qui posent problème.

"Quant vous appliquez des mesures dans les pays les plus concernés, vous voyez souvent le crime changer d'itinéraires et passer par d'autres pays", d'où l'importance "d'impliquer davantage de pays pour fermer toutes les voies qui pourraient exister", affirme Janse van Rensburg.

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