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"Street fishing" en France: les jeunes mordent aussi à l'hameçon

"Street fishing" en France: les jeunes mordent aussi à l'hameçon

"J'ai attrapé un poisson ! viens voir ", lance Abel Duris-Gautry : le garçon de 10 ans vient d'attraper une perche dans le canal Saint-Martin à Paris lors de son deuxième lancer de ligne seulement, laissant ses copains quelque peu interdits.

Désormais inscrit dans les paysages urbains, le street-fishing, ou l'art de pêcher dans les eaux troubles des villes, fait aujourd'hui de nouveaux adeptes à Paris: les enfants et les ados.

"Ce sont les enfants qui m'ont demandé de leur apprendre à pêcher", raconte à l'AFP Fred Miessner, l'un des pionniers en France du street fishing dans les années 2000. Désormais, il enseigne bénévolement aux jeunes les rudiments de la pêche en ville.

Pour taquiner le gougeon, les enfants doivent être âgés au moins de sept ans, savoir nager et être titulaires d'une carte de pêche.

Quant à l'équipement, il comprend un moulinet, une canne et une sacoche avec des leurres, soit un investissement de 150 euros.

Sacoche en bandoulière, Abel pose devant sa grand-mère qui le prend en photo pour immortaliser l'événement.

"J'adore attraper des poissons, j'ai commencé l'an dernier et celui-là, c'est ma 13e prise", se réjouit l'enfant qui vient tous les mercredis avec ses camarades au club de pêche urbaine.

Abel remet son poisson frétillant à l'eau. "A Paris, on ne pêche pas pour se nourrir mais pour être au contact avec les poissons et la nature", rappelle Fred Miessner.

Les promeneurs et les klaxons des voitures ne semblent pas déranger les jeunes pêcheurs, comme Paul Germanon, 16 ans, qui "entre dans sa bulle au bord de l'eau".

Baskets blanches, jeans et lunettes de soleil sur la tête, le lycéen s'adonne à son loisir favori pour "canaliser ses humeurs".

"Je suis un grand nerveux et ce sport qui demande de la concentration m'apaise", confie-t-il. "On peut aussi pêcher seul, un bon moyen de devenir autonome !".

A quelques mètres de lui, Quentin Nespoulous, 19 ans, raconte ses exploits : "le plus gros poisson que j'ai pêché est un silure d'1,90 mètre!".

"Contrairement à ce qu'on pourrait croire, Paris regorge de poissons et des gros. Il y a des monstres dans la Seine!", affirme l'adolescent "qui considère le poisson comme un partenaire de jeu".

Phileas a perdu son leurre dans l'eau. Avec des gestes simples, Fred lui montre comment faire un noeud pour accrocher un nouveau poisson en plastique au bout de sa ligne, "la base de l'apprentissage du pêcheur en herbe".

"Je fais attention à ne pas leur faire du mal", dit l'enfant de sept ans qui a déjà pris quatre poissons cette année.

Selon la Fédération française de la pêche (FFP), le street fishing connaît un engouement croissant depuis 2009, notamment chez les jeunes.

Aujourd'hui, Paris et sa proche banlieue comptent 6.570 pêcheurs sur les quelque 1,3 million de titulaires d'une carte en France.

Selon Julie Miquel, de la FFP, les pêcheurs parisiens se concentrent sur le carnassier : brochet, sandre, chevaine et black bass, un poisson connu aux Etats-Unis qui commence à proliférer en France.

Célia Blauel, maire adjointe chargée de l'environnement durable et de l'eau à Paris, affirme que "l'on trouve plus de poissons dans la Seine qu'il y a 10 ou 20 ans".

"Dans les années 70, on trouvait cinq espèces dans la Seine, dans les années 90 une quinzaine et aujourd'hui une trentaine", dit-elle, assurant que "l'eau de la Seine est de bien meilleure qualité depuis plusieurs années".

it/pjl/thm/cac

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