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Inde: Modi attendu sur son programme de réformes pour son 1er budget

Inde: Modi attendu sur son programme de réformes pour son 1er budget

Le nouveau gouvernement indien du nationaliste hindou Narendra Modi dévoile jeudi son premier budget qui devra répondre au double défi de relancer une économie au ralenti tout en redressant des finances publiques mal en point.

En dépit d'une inflation galopante et du déficit public qui sera probablement long à réduire, le nouveau Premier ministre, fort d'une large majorité, bénéficie de la confiance d'électeurs et d'investisseurs impatients de connaître les détails de ses projets à long terme.

Modi "est un partisan de la libre entreprise et (ce budget) est l'occasion de dévoiler ses intentions", déclare à l'AFP D.H. Pai Panandiker, qui dirige le centre de recherche RPG Foundation. "Les changements ne se feront pas du jour au lendemain mais Modi vise le long terme".

Plutôt qu'un big-bang, les économistes attendent du nouveau gouvernement qu'il propose des mesures crédibles pour faire passer l'Inde d'une culture bureaucratique et centrée sur les subventions à un environnement favorable au monde de l'entreprise.

La croissance en Inde a plongé depuis trois ans, passant de près de 10% à une hausse de +4,7% en 2013/14, plombée par des taux d'intérêt élevés, des investissements en baisse et une inflation qui érode les salaires.

Modi, qui a fondé sa campagne sur les résultats économiques de l'Etat du Gujarat qu'il a dirigé pendant 13 ans, a promis "un gouvernement minimum pour une gouvernance maximum" et assuré que "des jours meilleurs s'annoncent".

Le Premier ministre a cependant cherché à atténuer les fortes attentes des investisseurs depuis son arrivée au pouvoir et prévenu qu'une "potion amère" serait nécessaire pour redresser l'économie, à l'image de la récente forte hausse des tarifs de chemin de fer.

Le ministre des Finances, Arun Jaitley, un proche de Modi qui sera chargé de présenter ce premier budget au Parlement, a indiqué qu'une "discipline budgétaire" serait nécessaire et a mis en garde contre tout "populisme aveugle" qui obérerait les finances publiques.

Mais réduire les subventions va s'avérer difficile dans un pays où les deux tiers de la population vit avec moins de 2 dollars par jour, selon la Banque mondiale. Le gouvernement a ainsi dû faire partiellement marche arrière sur la hausse des tarifs de chemin de fer devant le tollé suscité.

"De nombreuses réformes prendront des années pour atteindre leur plein effet", estime l'économiste d'HSBC Mahak Choudhary.

Jaitley devrait tenter de s'attaquer aux subventions sur l'essence et d'alléger les contrôles de l'administration qui entravent l'investissement, selon les économistes.

Le patronat espère de son côté la mise en place d'une TVA unifiée qui remplacerait un empilement de taxes, souvent régionales, et une simplification de la réglementation sur l'achat de foncier.

Le gouvernement devrait aussi profiter d'un marché boursier euphorique pour accélérer son programme de privatisation qui pourrait atteindre 650 milliards de roupies (10 milliards de dollars). L'indice phare de la Bourse de Bombay a pris plus de 20% depuis le début de l'année avec la victoire anticipée de Modi.

A court terme, les économistes s'attendent à un déficit public à 4,5% pour l'exercice 2014/15 (clos fin mars), supérieur à la prévision de 4,1% du précédent gouvernement, en raison de la faible croissance.

Jaitley pourrait aussi envoyer un signal aux investisseurs étrangers en relevant la participation autorisée pour un groupe étranger dans les entreprises de défense, actuellement limitée à 26%.

"Des pays s'intéressent de plus près à l'Inde et espèrent une relance de la croissance et une multiplication des opportunités d'investissement", estime le président de RPG.

Les marges de manoeuvre politique de Modi, très larges à la chambre basse, seront cependant limitées à la chambre haute où il n'a pas la majorité et devra obtenir un consensus pour nombre de réformes.

En outre, le parti de Modi, le BJP, ne dirige que huit des 29 Etats indiens, qui ont compétence dans de nombreux domaines comme la réforme du foncier ou la TVA.

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