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Démantèlement en France d'un trafic de bitcoins, une "première en Europe"

Démantèlement en France d'un trafic de bitcoins, une "première en Europe"

Les gendarmes ont mis fin la semaine dernière en France à un trafic présumé de bitcoins, une première en Europe pour cette monnaie virtuelle dont la réputation sulfureuse suscite une vive inquiétude au sein des autorités financières.

Les gendarmes ont frappé les 2 et 3 juillet, interpellant trois personnes et procédant à des perquisitions à Cannes, Nice (sud-est), Toulouse (sud-ouest) et Bruxelles, où l'un des suspects possède une maison.

Ils agissaient sur commission rogatoire d'une juge d'instruction de Foix, Catherine Ostengo, chargée depuis avril d'une enquête pour "exercice illégal d'opérations de banque" notamment.

Leur coup de filet a permis de mettre un terme à l'activité d'une plate-forme internet "illicite" d'échange de bitcoins, ont-ils expliqué lors d'une conférence de presse à Foix.

L'animateur du site, un Tunisien de 27 ans déjà condamné pour escroquerie en bande organisée, est poursuivi pour "travail dissimulé, exercice illégal de la profession de banquier, blanchiment à titre habituel et offre illégale de jeux en ligne".

Son complice présumé, un Français de 36 ans présenté comme le "fournisseur" des bitcoins, est mis en examen pour "exercice illégal de la profession de banquier" notamment.

"Il s'agit là du premier démantèlement au niveau européen d'une telle plate-forme illicite d'échange de bitcoins", a assuré la gendarmerie.

En perquisition, les enquêteurs ont saisi des "portefeuilles contenant 388 bitcoins", correspondant à une valeur de près de 200.000 euros.

Les gendarmes ont fait procéder à la fermeture du site, mettant fin par la même occasion à un projet de casino en ligne "entièrement dédié aux crypto-monnaies".

Ce coup filet est concomitant d'une nouvelle mise en garde du régulateur boursier français, l'Autorité des marchés financiers, qui dénonçait vendredi les risques liés à cette monnaie et appelait les banques à ne pas y toucher en l'état.

Créé en 2009, le bitcoin s'est attiré les foudres de nombreux régulateurs dans le monde car, ne passant pas par le système bancaire, il permet de réaliser des paiements de manière anonyme. L'absence de cadre juridique l'entourant et la volatilité de son cours ont aussi été pointés du doigt par ses détracteurs.

Les deux accusés contestent avoir commis des infractions. Ils ont expliqué aux enquêteurs qu'aucun texte n'interdisait leur activité et que s'ils prélevaient des taux de commission très élevés (de 35% à 50%) pour changer un bitcoin contre des euros, c'était en raison précisément de la volatilité du taux de change de la monnaie virtuelle.

Entre novembre 2013 et juillet 2014, 2.750 transactions ont été enregistrées sur leur site, soit des échanges d'une valeur de plus d'un million d'euros dégageant de confortables bénéfices.

Le bitcoin, qui s'échange actuellement contre 460 euros environ, est de plus en plus utilisé pour acheter des biens et services, en particulier auprès de certains commerces en ligne.

cor-fal/dbe/thm/ai

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