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Centrafrique: regain de violence, arrivée du ministre français de la Défense

Centrafrique: regain de violence, arrivée du ministre français de la Défense

Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a entamé lundi une nouvelle visite en Centrafrique alors que le pays connait un regain de violences.

Plusieurs personnes ont été tuées et des dizaines blessées ces dernières 48 heures dans le centre et le nord dans des attaques de l'ex-rébellion Séléka à majorité musulmane et de milices anti-balaka à dominante chrétienne, notamment le jet d'une grenade dans une mosquée en plein ramadan, ont déclaré lundi la gendarmerie et la force africaine Misca.

Arrivé en fin d'après-midi à Bangui pour sa septième visite en Centrfrique, M. Le Drian s'est aussitôt rendu après au camp militaire Mpoko où sont basés les militaires français de l'opération Sangaris pour un entretien avec leur nouveau commandant, le général Eric Bellot des Minières.

Il devait être ensuite reçu à la résidence privée de la présidente de transition, Catherine Samba Panza.

M. Le Drian a estimé avant son départ que le regain de violences était la conséquence du blocage du processus politique destiné à stabiliser la Centrafrique. L'arrivée au pouvoir en février de la présidente de transition "n'a pas permis la relance d'un processus politique qui est bloqué", a-t-il dit à l'AFP.

Onze soldats français ont été blessés la semaine dernière à Bambari (centre) et Bangui au cours d'opérations de sécurisation, selon l'armée française.

M. Le Drian doit se rendre mardi à Bambari, l'un des épicentres des violences en province qui se sont poursuivies en plusieurs points ces dernières 48 heures.

"Plusieurs personnes ont été tuées et blessées dimanche à la suite de heurts entre anti-balaka et ex-Séléka", à Dékoa, dans le centre, a déclaré un gendarme sous couvert de l'anonymat.

"Ces affrontements se sont produits alors que les ex-Séléka ont mis la main sur un milicien anti-balaka suspecté de recueillir des informations sur leur lieu de cantonnement. Les heurts ont gagné le marché, faisant fuir de nombreux habitants", a précisé cette source.

Dans le nord, une source de la force africaine Misca indique qu'"au moins trois personnes ont été tuées et plusieurs blessées au village Kouki, dans la sous-préfecture de Bossangoa par des peuls armés et des ex-Séléka".

"Les assaillants sont arrivés sur des motos. Ils se sont mis à tirer sur les habitants qu'ils croisaient".

A Paoua, dans le nord frontalier du Tchad, 34 musulmans dans une mosquée ont été blessés samedi par l'explosion d'une grenade lancée par des individus non identifiés. Quatre des blessés sont dans un état grave, selon la source de la Misca.

Dans le centre-nord, dans la région de Mbrés, "plus de 12.000 personnes sont en fuite après l'invasion de neuf villages par des anti-balaka qui se livrent à des exécutions sommaires, coups et blessures, prises d'otages et rackets", selon des témoins joints par téléphone par l'AFP.

"Ces miliciens ont retenu deux chefs de villages et exigent de fortes rançons contre leur libération". Des témoins ont rapporté que les miliciens étaient venus des localités environnantes de Bakala, Grimari et Bambari et rentrés à Mbrés "pour y combattre les ex-Séléka".

Le Premier ministre André Nzapayéké avait pourtant demandé à ses compatriotes d'observer une trêve durant la coupe du monde de football et le ramadan.

Ces nouvelles violences affectent les régions centre et nord, alors que Bangui connaît un calme relatif depuis le début du mois sacré de l'islam la semaine dernière.

Depuis le début des violences intercommunautaires à grande échelle en décembre 2013, la Centrafrique, qui compte près de 5 millions d'habitants, déplore plusieurs milliers de morts et plusieurs centaines de milliers de déplacés.

acp-jpc/jlb

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