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Centrafrique: Regain de violences avant l'arrivée du ministre français de la Défense

Centrafrique: Regain de violences avant l'arrivée du ministre français de la Défense

Plusieurs personnes ont été tuées et des dizaines blessées ces dernières 48 heures dans le centre et le nord de la Centrafrique dans des attaques de l'ex-rébellion séléka et de milices anti-balaka, notamment le jet d'une grenade dans une mosquée en plein ramadan, ont déclaré lundi la gendarmerie et la force africaine Misca.

Ces violences surviennent alors que le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, était attendu lundi à Bangui pour sa septième visite en Centrafrique. Onze soldats français ont été blessés la semaine dernière à Bambari (centre) et Bangui au cours d'opérations de sécurisation, selon l'armée française.

"Plusieurs personnes ont été tuées et blessées dimanche à la suite de heurts entre anti-balaka et ex-séléka" à Dékoa, dans le centre, a déclaré un gendarme sous couvert de l'anonymat.

"Ces affrontements se sont produits alors que les ex-séléka ont mis la main sur un milicien anti-balaka suspecté de recueillir des informations sur leur lieu de cantonnement. Les heurts ont gagné le marché, faisant fuir de nombreux habitants", a précisé cette source.

Dans le nord, une source de la force africaine Misca indique qu'"au moins trois personnes ont été tuées et plusieurs blessées au village Kouki, dans la sous-préfecture de Bossangoa par des peuls armés et des ex-séléka".

"Les assaillants sont arrivés sur des motos. Ils se sont mis à tirer sur les habitants qu'ils croisaient".

A Paoua, dans le nord frontalier du Tchad, 34 musulmans dans une mosquée ont été blessés samedi par l'explosion d'une grenade lancée par des individus non identifiés. Quatre des blessés sont dans un état grave, selon la source de la Misca.

Dans le centre-nord, dans la région de Mbrés, "plus de 12.000 personnes sont en fuite après l'invasion de neuf villages par des anti-balaka qui se livrent à des exécutions sommaires, coups et blessures, prises d'otages et rackets", selon des témoins joints par téléphone par l'AFP.

"Ces miliciens ont retenu deux chefs de villages et exigent de fortes rançons contre leur libération". Des témoins ont rapporté que les miliciens à majorité chrétienne étaient venus des localités environnantes de Bakala, Grimari et Bambari et rentrés à Mbrés "pour y combattre les ex-séléka", majoritairement musulmans.

Le Premier ministre André Nzapayéké avait demandé à ses compatriotes d'observer une trêve durant la coupe du monde de football et le ramadan.

Ces nouvelles violences affectent les régions centre et nord, alors que Bangui connaît un calme relatif depuis le début du ramadan la semaine dernière.

M. Le Drian a estimé avant son départ que le regain de violences était la conséquence du blocage du processus politique pour stabiliser la Centrafrique.

L'arrivée en février de la présidente de transition Catherine Samba Panza "n'a pas permis la relance d'un processus politique qui est bloqué", a-t-il dit à l'AFP.

Depuis le début des violences intercommunautaires à grande échelle en décembre 2013, la Centrafrique, qui compte près de 5 millions d'habitants, déplore plusieurs milliers de morts et plusieurs centaines de milliers de déplacés.

acp-jpc/jlb

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