Le secrétaire d'État américain John Kerry a mis en garde mardi contre toute tentative de prendre illégalement le pouvoir en Afghanistan, menaçant de couper l'aide financière et sécuritaire au pays.
"Toute action qui viserait à prendre le pouvoir par des moyens extra-légaux coûterait à l'Afghanistan le soutien financier et en matière de sécurité des États-Unis et de la communauté internationale", a déclaré M. Kerry lors d'une escale technique à Tokyo, alors que la situation post-électorale se tend entre les deux candidats à la présidence afghane.
"J'ai pris note avec la plus grande préoccupation d'informations faisant état de protestations en Afghanistan (...). Les Etats-Unis attendent des institutions électorales afghanes qu'elles se livrent à un examen complet et en profondeur de toutes les allégations plausibles d'irrégularités", a encore dit M. Kerry en route pour Pékin.
Le chef de la diplomatie américaine a également appelé "tous les dirigeants afghans à maintenir le calme afin de préserver les avancées de la dernière décennie ainsi que la confiance du peuple afghan".
Selon les résultats provisoires du second tour de la présidentielle publiés lundi, l'économiste Ashraf Ghani a pris l'avantage avec 56,4% des voix, mais son rival Abdullah Abdullah (43,5%) a rejeté ces résultats, le scrutin ayant été, selon lui, entaché de fraude massive.
Cette annonce de résultats, plusieurs fois retardée, n'a pas dissipé la confusion ambiante. M. Abdullah, arrivé largement en tête à l'issue du premier tour, exige un examen plus approfondi des fraudes susceptibles de lui voler la victoire.
"Les résultats annoncés par la commission sont une atteinte à la volonté du peuple", a déclaré à l'AFP Mujib Rahman Rahimi, porte-parole de M. Abdullah qui a fait savoir que son équipe avait rompu, à l'annonce des résultats, les contacts noués ces derniers jours avec l'équipe adverse.
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