Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

A Donetsk, les séparatistes se disent prêts pour le "blocus"

A Donetsk, les séparatistes se disent prêts pour le "blocus"

Volontaires locaux dépités ou combattants très professionnels, les séparatistes se disaient déterminés lundi à défendre Donetsk, la grande métropole de l'Est ukrainien qu'ils tiennent toujours et que le gouvernement de Kiev a promis de soumettre à un "blocus complet".

Près du bâtiment de l'administration régionale, QG quasi-déserté de la "République populaire de Donetsk", des combattants venus de Slaviansk, ville symbole que les rebelles ont évacuée samedi face à l'assaut des forces loyalistes, ont du mal à cacher leur amertume.

Ils refusent de dire leurs noms, mais l'un d'eux, qui triture nerveusement un chapelet, peste mâchoires serrées contre "les chefs qui nous ont trahis". Son collègue, qui ne donne que son âge, 44 ans, les traits tirés, dit son inquiétude pour les familles restées sur place, et sur le sort desquelles circulent les bruits les plus alarmistes, même s'il reconnaît n'avoir pu avoir aucun contact direct. Quant à l'avenir, "nous allons gagner", mais il se refuse à toute spéculation sur la volonté de Kiev d'encercler la ville.

Les combattants de Slaviansk - rebaptisée Slavianskgrad par certains de ses défenseurs - et Kramatorsk - autre ville évacuée pendant le week-end - seraient environ 2.000 selon certaines estimations. Plusieurs centaines ont en tout cas été vus entrant dans Donetsk.

Trois d'entre eux, à peine sortis de l'adolescence, ont été cantonnés avec leur unité et d'autres dans une vaste résidence universitaire proche du centre ville.

Ici encore, pas de noms, d'autant que les jeunes gens, kalachnikov à la main mais baskets aux pieds, s'inquiètent eux aussi pour leurs familles. "On a eu des infos qu'ils (les loyalistes) ont arrêté des proches (de combattants), des épouses, certains auraient été fusillés".

Dans l'attente de quitter leur hébergement provisoire pour être "redéployés" en vue d'éventuels combats, ils pestent contre la désorganisation ambiante. "Ici, c'est le bordel, des combattants sans insigne se promènent n'importe comment avec des armes, à Slaviansk on n'aurait jamais vu ça". Sur un balcon, deux de leurs camarades, en civil, ne donnent pas cette impression de sérieux, agitant, hilares, des fusils de sniper en criant "Allah Akbar".

En fait, les hommes en armes ne grouillent pas en ville, même s'ils sont plus visibles depuis quelques jours. Et dans la métropole de près d'un million d'habitants, pas de signes visibles de préparatifs guerriers, même si tous les accès sont gardés par d'imposants postes de contrôle, renforcés de sacs de sable, blocs de béton ou grands "hérissons" antichar en acier.

Le chef militaire des séparatistes, Igor Strelkov, qui, selon Kiev, est officier du renseignement militaire russe, serait à Donetsk pour procéder à la réorganisation du dispositif rebelle.

Certains n'ont en tout cas pas besoin de rappel à leur mission, comme ces hommes du bataillon Vostok (Est), qui tiennent un poste de contrôle au rond-point "Motel", dans l'est de la ville.

Uniformes et équipement professionnels, maintien de soldats bien entraînés, ils s'abritent d'une pluie fine sous des filets de camouflage.

L'un d'eux explique avoir rejoint les volontaires dès le début de l'insurrection en avril, alors qu'il venait d'achever son service militaire, "pour défendre sa terre".

Lunettes de soleil sur le front, "Max", l'index bien parallèle à la gâchette de son fusil d'assaut, n'a aucune crainte. Défendre une ville aussi grande que Donetsk? "C'est sans problème. Le seul problème ce sont les civils. Mais, est-ce qu'ils vont bombarder un million de personnes?"

so/via/ih/ml

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.