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Tour de France - Marcel Kittel, solide comme un roc

Tour de France - Marcel Kittel, solide comme un roc

Colosse blond doté d'un mental à toute épreuve, l'Allemand Marcel Kittel, vainqueur samedi de la première étape du Tour de France, s'est installé depuis deux ans parmi les meilleurs sprinteurs mondiaux, dans la lignée de ses aînés de l'école allemande.

Il a accroché à Harrogate (Angleterre) sa cinquième victoire sur la Grande Boucle, sa huitième dans un Grand Tour. Et comme l'an dernier, ce succès inaugural lui a offert le maillot jaune, ce qu'aucun des actuels rois du sprint, Mark Cavendish et Andre Greipel, n'a réussi à faire.

"Je ne l'aurai sans doute qu'une journée mais c'est une journée de bonheur, confie-t-il, réaliste. Je tiens à profiter de chaque seconde".

Il savoure car il y a encore quelques années, personne n'aurait misé sur lui. En 2011, seule l'équipe néerlandaise Skil (devenue Argos puis l'actuelle Giant) lui a proposé un contrat alors qu'il revenait d'une blessure à un genou.

Ce natif d'Allemagne de l'Est (le Mur de Berlin tombera un an après sa naissance), fils d'un cycliste et d'une perchiste, n'était alors pas sprinteur. C'était un puissant rouleur, champion du monde du contre-la-montre juniors (2006) et espoirs (2007).

"Il a été recruté d'abord pour ses talents de contre-la-montre. Il a travaillé comme équipier dans le +train+ (de sprint) et avec le travail des experts, on s'est aperçu de ses capacités en watts. Il a monté les étages, il a fait poisson-pilote et on l'a testé comme sprinteur. Son talent a explosé sur les Quatre Jours de Dunkerque (2011)", se souvient le directeur sportif Christian Guiberteau.

Il y remporte quatre sprints et la formation néerlandaise décide de lui bâtir un train dédié grâce auquel il déploie désormais toute la puissance de ses 1,88 m pour 82 kg. "Les sprinteurs arrivent à maturité à son âge, c'est physiquement le bel âge où il a tout son potentiel", estime Guiberteau.

Sa réussite suscite toutefois les critiques. Le passé sulfureux du cyclisme allemand (dopages d'Ullrich, Schumacher...) a laissé des traces dont il n'est pas facile de s'affranchir.

Il a encore été rattrapé par les rumeurs en mai après son abandon précoce au Tour d'Italie alors qu'il venait de dominer les deux premières étapes en Irlande et que le peloton arrivait dans la péninsule.

Avec la détermination et l'assurance qui ont guidé sa carrière, il a balayé les rumeurs. "Personne ne m'a dit en face que (mon abandon) était suspect. Mais j'étais malade, j'avais 39,5° de fièvre, je ne pouvais rien faire, j'étais mort", assurait-il encore mardi à l'AFP.

En successeur désigné de ses prestigieux aînés sprinteurs Erik Zabel, Marcel Wüst et Andre Greipel, ce fan du groupe de rock AC/DC entend continuer à redonner ses lettres de noblesse à un cyclisme allemand renaissant, avec son compatriote et équipier John Degenkolb.

sva/ig

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