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Jazz à Vienne - Les nouvelles promesses de la légende Quincy Jones

Jazz à Vienne - Les nouvelles promesses de la légende Quincy Jones

Qu'est-ce qui fait courir Quincy Jones? A 81 ans, le légendaire producteur américain qui a côtoyé le gratin de la musique mondiale retrouve ses racines jazz en prenant sous son aile quatre jeunes talents de la note bleue, présentés à Vienne.

Bardé d'honneurs et de récompenses (27 Grammy awards, plus qu'aucun artiste vivant), couvert d'or (il a produit les trois premiers albums solo de Michael Jackson dont Thriller et ses 50 millions de ventes), désigné par Time Magazine comme l'un des musiciens les plus importants du XXe siècle, "Q" - son surnom - a tout connu ou presque depuis ses débuts comme trompettiste dans l'orchestre du géant du jazz Lionel Hampton.

Ses innombrables collaborations comme musicien, arrangeur et producteur, sont un condensé du bottin mondain musical depuis six décennies: Frank Sinatra, Barbara Streisand, Michael Jackson dont il fera une star universelle, mais aussi Sarah Vaughan, Ray Charles, Count Basie, Duke Ellington, etc..

Jeudi soir sur la scène du festival Jazz à Vienne (Isère), Quincy Jones s'est mué en maître de cérémonie en présentant chacune des quatre nouvelles pépites de son label: la chanteuse canadienne Nikki Yanofsky, le pianiste cubain Alfredo Rodriguez, le guitariste slovaque Andreas Varady et le pianiste américain non-voyant Justin Kauflin.

"C'est eux qui m'ont trouvé et c'est génial car quand j'étais jeune, Clark Terry, Ray Charles, Count Basie ont pris soin de moi", dit l'artiste qui n'adore rien tant que cabotiner devant le public et les journalistes conquis par l'aura de cet octogénaire à la décontraction innée.

Jamais avare d'une anecdote, l'oeil qui frise, il aime inviter son auditoire à la table des dieux du Jazz ("Duke Ellington m'a dit...", "Je devais avoir 13 ans et Count Basie m'a...", "J'adorais Henri Salvador"), et distille ses sentences définitives.

"Je n'aime pas les catégories, je déteste les catégories. Il y a la bonne musique et la mauvaise (...) On joue tout. Certains dans le monde du jazz n'ont pas été contents quand j'ai produit Michael Jackson", raconte Quincy Jones qui fut l'élève de la célèbre pianiste et pédagogue parisienne Nadia Boulanger en 1957.

Et la star qui produit les stars de donner sa recette pour faire de la "bonne musique". Aussi limpide et mystérieuse que les phrases inscrites au fronton des temples grecs: "Tu ne peux pas trouver le succès avant le travail. C'est alphabétique. Dieu t'a donné un cadeau et tu dois donner un cadeau à Dieu en retour. On doit apprendre la science de la musique".

"Eux sont bons parce qu'ils travaillent dur", glisse-t-il en désignant ses quatre poulains dont le plus jeune, le guitariste virtuose Andreas Varady qui se réclame de Django Reinhardt et George Benson, affiche seulement 16 ans au compteur.

"Ces gamins vont nous rappeler ce qu'est la bonne musique", affirme Quincy Jones.

Alfredo Rodriguez, chaleureusement applaudi par les festivaliers, résume en marge du concert leur philosophie commune: "on est sur la même longueur d'ondes".

"Je veux exprimer et partager ce que je suis avec les gens en le traduisant en musique. Je ne suis pas un pianiste de jazz, un pianiste classique ou un pianiste cubain. Je me considère comme un improvisateur et c'est ce que nous sommes tous. Quincy m'a appris ça", dit-il.

Assis à ses côtés, "Mister Q" ne peut qu'approuver.

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