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Après la chute de leurs bastions, de nombreux rebelles se replient sur Donetsk

Après la chute de leurs bastions, de nombreux rebelles se replient sur Donetsk

Après la chute de leur bastion symbole de Slaviansk, de nombreux rebelles prorusses se sont repliés samedi sur Donetsk, faisant naître des craintes pour cette métropole de près d'un million d'habitants.

En fin d'après-midi, des dizaines de véhicules de toutes marques, chargés à ras-bord de combattants armés, passaient un check-point rebelle, venant du Nord, de Slaviansk et de Kramatorsk, autre place forte rebelle, attaquée depuis quelques jours par les forces loyalistes ukrainiennes et que Kiev a annoncé officiellement avoir reprise samedi soir.

Des camions faisaient également partie de ces colonnes, qui se sont dirigées vers la ville. Et cinq blindés de transport de troupes ont remonté une avenue du centre de Donetsk, dans un grand fracas de chenilles qui attirait les regards des rares passants.

Car la grande métropole industrielle, capitale du bassin houiller du Donbass, semblait quasi-déserte ce samedi. Peu de circulation, de nombreux magasins fermés, même si les transports en commun fonctionnaient normalement.

Des détonations sporadiques se faisaient entendre en provenance de la zone de l'aéroport, toujours tenu par les forces loyalistes. "La journée a été calme," assure un combattant à un poste de contrôle. Avant d'ajouter dans un soupir, "bien plus calme que la nuit".

Autour du QG rebelle dans l'ancien bâtiment de l'administration régionale, un des premiers à avoir été pris par les prorusses début avril, gardé par quelques hommes en armes mais qui semble en grande partie déserté, les séparatistes affichent leur détermination.

"Nous allons nous battre jusqu'à la dernière goutte de sang", assure Stanislav, un civil d'une quarantaine d'années, qui dénonce "l'extermination du peuple qui a commencé" avec la reprise de l'offensive ukrainienne.

A 200 mètres de là, des hommes en uniforme avec les rubans orange et noir de St Georges des prorusses s'affairent autour d'une vieille jeep dont toutes les vitres ont volé en éclats. Mais ils refusent de dire ce qui leur est arrivé : "secret militaire".

Et alors que le pouvoir de Kiev pavoise après la chute de Slaviansk, les séparatistes minimisent leur revers. "Faire un pas en arrière ce n'est pas perdre", explique Iouri Sevokonenko, responsable d'un groupe de volontaires composé d'anciens des Spetsnaz et Berkout, forces spéciales redoutées du régime prorusse renversé en février. Et interrogé sur une éventuelle attaque loyaliste sur Donetsk, il se dit prêt.

"Nous nous sommes préparés depuis longtemps. S'ils pensent que ce sera facile ils se trompent".

Les autorités prorusses ont appelé à un rassemblement de soutien dimanche sur la place Lénine, mais en attendant le "gouvernement" séparatiste semble éparpillé aux quatre vents, même si Denis Pouchiline, l'un de ses principaux leaders assurait sur son compte Twitter qu'il ne s'agissait que d'un "repli tactique" et que "la victoire sera à nous".

Andreï Pourguine, "vice-Premier ministre" de la "République populaire de Donetsk", se refusait à reconnaître clairement que les troupes séparatistes avaient abandonné leurs places fortes du Nord pour se replier sur Donetsk. "Les villes sont détruites, les gens fuient", s'est-il borné à commenter, tout en jugeant "possible" un regroupement dans la métropole. "C'est la guerre, les gars se battent, ils bougent, se regroupent", a-t-il dit à l'AFP.

Et, comme pour augurer d'un siège dans lequel seraient pris au piège les habitants malgré eux, il révèle qu'un canal alimentant Donetsk et la région a été détruit dans les combats et que la ville sera privée d'eau "dans une semaine".

so/via/sym

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