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Tour de France - Rude baptême du feu pour les jeunes "hommes volants"

Tour de France - Rude baptême du feu pour les jeunes "hommes volants"

Pour les coureurs les plus rapides, les "hommes volants" du peloton, les sprints du Tour de France sont le rendez-vous de l'année, une explication brûlante, un baptême du feu bouillant pour les débutants, à près de 70 km/h à l'approche de la ligne.

"Les sprints du Tour sont différents", assure Jimmy Casper, le dernier Français à s'être imposé de cette manière dans le Tour... en 2006 à Strasbourg. Pas tellement par la course en elle-même que par l'environnement, la marmite bouillonnante dans laquelle il est si facile de se perdre.

"On ne s'en rend pas compte, mais il y a plus de fatigue et de nervosité que dans une autre course. Le public, les médias, l'équipe, la famille, tous mettent la pression. Ce sont les mêmes phrases: 'Tu n'as pas encore gagné, tu as fait 3e, 4e, c'est pour bientôt?' Même si ce sont souvent des encouragements, c'est une pression de plus en plus forte au fil des jours", explique Casper.

Le Français, devenu motard dans l'encadrement des courses, espère voir son compatriote Arnaud Démare lui succéder: "Arnaud est en mesure de gagner une étape dès cette année, il a vraiment les qualités pour ça. Mais ce ne serait pas dramatique s'il n'y arrivait pas, ce serait même dans la logique, car c'est son premier Tour".

L'histoire récente confirme la difficulté quasi-insurmontable pour un jeune sprinteur de toucher au but dès la première expérience. Les deux meilleurs spécialistes actuels, le Britannique Mark Cavendish (2007) et l'Allemand Marcel Kittel (2012), ont disparu après quelques étapes lors de leurs débuts, sans le moindre succès. Nacer Bouhanni, le coéquipier et rival de Démare, a fait de même l'an passé (chute et abandon).

La génération précédente (l'Italien Mario Cipollini, l'Ouzbek Djamolidine Abdoujaparov) a pareillement échoué. Le Belge Tom Boonen, vainqueur pour sa première apparition en 2005, est le seul contre-exemple si l'on considère que l'Espagnol Oscar Freire (2002), double champion du monde à l'époque, et l'Allemand Andre Greipel (2011) étaient déjà des champions confirmés lors de leurs débuts dans le Tour.

Son championnat de France gagnant a vu Démare justifier pleinement le choix de son équipe de le retenir au détriment de Bouhanni. "Nacer a les qualités pour gagner mais il est un peu le même type de sprinteur que moi. A 65 km/h, j'étais un peu limité à cause de mon gabarit. Dans le Tour, il faut avoir les watts pour rouler à 65 à l'heure sur les longues lignes droites, maintenir la vitesse et même accélérer. C'est un type de sprint qui convient mieux à Arnaud", estime Casper.

Deux sprints se profilent dès le début du Tour, samedi à Harrogate, où Cavendish est venu souvent rendre visite à sa mère qui a longtemps résidé dans cette ville, et lundi à Londres, sur le prestigieux "Mall" sous les fenêtres de la résidence royale. Pour Démare, comme pour les autres sprinteurs, la lumière est au bout.

jm/gv

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