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Tour de France - Des contrôles réactifs, l'Aicar détectable

Tour de France - Des contrôles réactifs, l'Aicar détectable

Les 198 concurrents du Tour ont subi jeudi à Leeds le traditionnel prélèvement sanguin d'avant-course, étape essentielle de la stratégie de ciblage des autorités antidopage qui pourront, c'est une première cette année, détecter l'Aicar.

Les contrôles seront menés en collaboration par la Fondation antidopage du cyclisme (CADF) --bras armé en la matière de la fédération internationale (UCI)-- et l'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD), avec l'agence antidopage anglaise lors des étapes disputées au Royaume-Uni.

Q: Pourquoi tester tous les coureurs?

R: Les prélèvements sanguins effectués à Leeds répondent à une logique médicale --puisqu'un tube de sérum est destiné à leur suivi-- et strictement répressive. Deux tubes de plasma par coureur sont en effet utilisés dans le cadre du passeport biologique et de son module hématologique. Les résultats seront utilisés pour le ciblage de coureurs présentant un profil suspect.

Q: Combien de contrôles sont-ils programmés durant la course?

R: Comme chaque année, quelque 200 contrôles urinaires ont été planifiés, soit en moyenne huit par jour. Le vainqueur d'étape et le porteur du maillot jaune sont systématiquement contrôlés. Quant aux autres coureurs, ils sont désignés sur la base d'informations stratégiques partagées par la CADF et la direction des contrôles de l'AFLD. Au total, 3 officiers de contrôle, 3 préleveurs et 8 chaperons sont en fonction durant le Tour.

A la différence des années précédentes, le nombre de prélèvements sanguins n'a pas été planifié. Tout dépendra des informations émanant de l'unité de management du passeport de l'athlète (APMU) et des experts mandatés par l'UCI pour déterminer la stratégie sur le terrain.

Q: Le module stéroïdien du passeport biologique sera-t-il effectif?

R: Oui, tous les échantillons urinaires collectés permettront d'établir un profil stéroïdien individuel reporté sur ADAMS (la banque de donnée informatisée permettant de suivre l'évolution des profils, ndlr) afin d'être confronté aux prélèvements antérieurs du coureur concerné.

Q: Comment les laboratoires vont-ils collaborer?

R: Le laboratoire de Lausanne sera plus spécifiquement en charge du passeport biologique, celui de Châtenay-Malabry, mobilisé 24 h sur 24, sera le laboratoire pivot durant l'épreuve. En effet, la structure de l'AFLD a validé nombre de méthodes que seul le laboratoire de Cologne maîtrisait l'année dernière. Les échantillons seront analysés en 24 heures. La majorité des analyses spécifiques autrefois confiées à Cologne seront effectuées à Châtenay-Malabry et, en cas de suspicion, envoyées en Allemagne.

Q: L'Aicar sera-t-il détectable?

R: Le laboratoire de Cologne a définitivement validé la distinction entre l'Aicar produite par l'organisme et celle, synthétique, ingérée par les tricheurs. On est désormais capable de retrouver des preuves de prise exogène de cette molécule permettant d'augmenter la masse musculaire et de brûler les graisses, dont l'utilisation est soupçonnée depuis 2009. Par ailleurs, les phtalates --résidus plastiques issus des poches sanguines destinées aux autotransfusions, pour lesquelles il n'existe encore aucun autre test-- seront détectés à Châtenay-Malabry.

Q: Quand les coureurs pourront-ils être contrôlés?

R: Selon les recommandations de l'Agence mondiale antidopage (AMA), des contrôles inopinés seront effectués à tout moment si des informations concordantes le nécessitent. Mais la CADF et l'AFLD respecteront une fenêtre de repos pour les coureurs entre 23 et 6 heures du matin.

Q: Un comité de délivrance des autorisations à usage thérapeutique (AUT) a-t-il été mis en place?

R: Conséquence directe de l'affaire Froome, la commission médicale de l'UCI s'aligne désormais sur les standards de l'AMA. Trois référents médicaux seront consultés en cas de délivrance d'une AUT. Mi-juin, un journal français (le Journal du Dimanche) avait indiqué que le tenant du titre britannique avait bénéficié fin avril, lors du Tour de Romandie, d'une AUT lui permettant d'ingérer de fortes doses de cortisone sur la simple validation du directeur médical de l'UCI.

Q: Le MPCC (Mouvement pour un cyclisme crédible) va-t-il pratiquer des contrôles?

R: Les coureurs appartenant aux équipes membres du MPCC feront l'objet d'un à deux contrôles sanguins totalement inopinés destinés à vérifier leur taux de cortisolémie. Si l'un d'eux présente des valeurs insuffisantes, signe de la prise de corticoïdes légale ou non, il ne repartira pas le lendemain pour des raisons strictement sanitaires.

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