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Thaïlande: première condamnation pour avoir manifesté contre la junte

Thaïlande: première condamnation pour avoir manifesté contre la junte

Un militant thaïlandais s'est vu infliger jeudi une peine de prison avec sursis pour avoir manifesté contre la junte, première condamnation du genre depuis le coup d'Etat du 22 mai, a indiqué son avocate à l'AFP.

Weerayuth Kongkanathan, 49 ans, avait été arrêté lors d'une manifestation contre le putsch au lendemain de la prise du pouvoir par l'armée, qui a interdit tout rassemblement de plus de cinq personnes.

"La cour criminelle l'a reconnu coupable de violation de l'interdiction des rassemblements" et condamné à deux mois de prison avec sursis, réduit à un mois parce qu'il a reconnu les faits, a expliqué son avocate Pawinee Chumsri.

"Il est le premier condamné" dans une affaire concernant l'interdiction des manifestations par la junte, a-t-elle ajouté.

Le condamné, libéré sous caution une semaine après son arrestation, s'est dit "soulagé" de rester libre.

Celui qui se décrit comme "un amoureux de la démocratie" n'a pas pour autant renoncé à son combat. "Je ne vais pas arrêter, je devrai éviter d'être à nouveau arrêté, je dois être plus prudent", a-t-il déclaré à l'AFP.

Amnesty International a immédiatement dénoncé comme un "dangereux précédent" cette condamnation qui "contribue au climat de peur sous le régime militaire".

"Le verdict envoie un message alarmant disant que les manifestations pacifiques ne sont pas tolérées en Thaïlande. C'est probablement la première d'une série de procès de gens ayant élevé une voix dissidente" contre la junte, a ajouté Richard Bennett, directeur Asie-Pacifique de l'organisation de défense des droits de l'Homme dans un communiqué.

L'armée, qui a suspendu la Constitution et largement limité les libertés civiles, a expliqué avoir pris le pouvoir pour restaurer l'ordre public après sept mois de manifestations violentes contre le gouvernement de Yingluck Shinawatra, soeur de Thaksin Shinawatra.

Ce dernier, ex-Premier ministre renversé par un autre putsch en 2006, reste malgré son exil le facteur de division du royaume.

Malgré les menaces d'arrestation, des manifestations rassemblant un nombre limité de participants, mais souvent très médiatisées, ont eu lieu dans la capitale depuis le 22 mai.

Les participants se sont montrés de plus en plus créatifs, organisant des opérations éclair symboliques comme des lectures en public de "1984", roman anti-totalitaire de George Orwell, ou se prenant en photo en effectuant le salut à trois doigts des films "The Hunger Games", devenu un signe de résistance.

ju-abd/ml

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