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Rebondissement dans l'affaire judiciaire visant la soeur du roi d'Espagne

Rebondissement dans l'affaire judiciaire visant la soeur du roi d'Espagne

L'affaire de corruption, qui pourrait envoyer la soeur du roi d'Espagne, Cristina, devant les tribunaux, connait un nouveau rebondissement avec le témoignage d'un comptable, inculpé dans la même affaire, contre le mari de Cristina, Inaki Urdangarin, accusé de détournement de fonds publics.

Il ne manquait que quelques heures, jeudi, avant la clôture du délai accordé par le juge pour le dépôt des recours à son instruction lorsque le Parquet lui a transmis le témoignage à charge contre Iñaki Urdangarin, le beau-frère de Felipe VI.

Le juge José Castro, du tribunal de Palma de Majorque, aux Baléares, a bouclé le 25 juin l'instruction qu'il menait depuis quatre ans sur "l'affaire Noos", un scandale de corruption dans lequel 16 personnes sont inculpées et susceptibles d'être jugées.

Parmi elles, Iñaki Urdangarin, âgé de 46 ans, soupçonné d'avoir, avec son ex-associé, détourné 6,1 millions d'euros d'argent public via l'institut Noos, une société à but non lucratif qu'il présidait entre 2003 et 2006 et qui passait des marchés publics avec les autorités régionales des Baléares et de Valence.

Cristina, âgée de 49 ans, est elle inculpée pour fraude fiscale et blanchiment de capitaux pour avoir, selon le juge, coopéré "activement" avec son mari en utilisant à des fins personnelles une partie des sommes détournées, via une société écran, Aizoon, détenue à parts égales par les deux époux.

L'infante a déposé mercredi un recours contre son inculpation.

Comptable de l'institut Noos jusqu'en 2008, Marco-Antonio Tejeiro, inculpé, entre autres délits, de trafic d'influence et de malversation de fonds publics par le juge Castro, dénonce, dans une déclaration dont l'AFP a obtenu copie, l'emploi de "factures ne répondant pas à des services réellement fournis" par Noos.

Selon sa déclaration, datée de mardi, ces factures servaient en fait à ce dernier et à son associé Diego Torres "à se répartir" les bénéfices de Noos.

En échange de sa collaboration avec la justice, "le Parquet est parvenu à un accord avec lui. Sa peine sera réduite", a indiqué une source judiciaire à l'AFP.

Le procureur Pedro Horrach, du Tribunal de Palma de Majorque, a remis jeudi sa déclaration au juge José Castro, lui demandant de l'ajouter au dossier de l'instruction.

Dans sa déclaration de huit pages, Marco-Antonio Tejeiro affirme à propos de deux congrès organisés par Noos pour les gouvernements régionaux des Baléares et de Valence, que "le coût réel de l'organisation des évènements fut sensiblement inférieur au montant reçu de la part des organismes publics".

Les factures correspondant à ces congrès "ne répondaient pas à des services réellement fournis, mais étaient au contraire le moyen pour M. Torres et M. Urdangarin de se repartir les bénéfices du groupe Noos vers leurs entreprises respectives", écrit l'ancien comptable.

Selon Marco-Antonio Tejeiro, la société Aizoon "n'avait ni les employés ni les fonds nécessaires pour mener à bien son activité et toutes les factures émises" par Noos "avaient pour but de dévier des fonds en sa faveur".

Il souligne le rôle central, "de contrôle absolu", d'Iñaki Urdangarin et de Diego Torres dans la gestion de Noos mais ne mentionne pas l'infante Cristina.

Lors de l'instruction, celle-ci a joué la "stratégie de l'amour", basant sa défense sur le fait qu'elle ignorait tout des activités présumées délictueuses de son époux.

Après avoir terni la fin de règne de Juan Carlos, artisan de la transition de l'Espagne vers la démocratie, cette affaire judiciaire complique les débuts de son fils, Felipe VI, âgé de 46 ans, qui a prêté serment le 19 juin en promettant une monarchie "intègre, honnête et transparente".

Cristina et son époux sont écartés des activités de la famille royale depuis que le scandale a éclaté fin 2011. Mais ce pare-feu n'a pas empêché le plongeon du soutien à la monarchie vers un plus bas historique dans les sondages.

str-elc/ka

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