Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Pas de risque de contagion d'Ebola dans les avions, selon un expert

Pas de risque de contagion d'Ebola dans les avions, selon un expert

La Guinée, bientôt suivie par la Sierra Leone et le Liberia, a pris des mesures pour éviter la propagation du virus Ebola dans les avions, explique Pierre Rollin, expert de cette maladie et médecin au Centre américain de contrôle et prévention des maladies.

Question: Le virus Ebola, qui sévit en Sierra Leone, en Guinée et au Liberia, peut-il se transmettre dans les avions ?

Réponse: A l'aéroport de Conakry, et bientôt en Sierra Leone et au Liberia, il y a un contrôle systématique de la température de tous les passagers. En l'absence de fièvre, ils ne sont pas malades. La fièvre est le signe du début de la maladie. Pendant toute la période d'incubation, les malades ne sécrètent pas de virus ni dans la salive ni dans la sueur. Ils ne deviennent contagieux que lorsqu'ils ont développé les signes cliniques: température, nausées et vomissements qui sont extrêmement visibles. Et s'ils sont en période d'incubation, il y a très peu de chance qu'ils développent la maladie durant le temps de vol.

En revanche, un voyageur peut développer cette maladie quelques jours après son retour. S'il n'a pas de température au départ de l'avion, il n'y a donc aucun risque de contamination pour les autres passagers ou les équipages au cours du vol.

Dans l'histoire d'Ebola, il n'y a eu qu'une seule personne malade qui a été "exportée". C'était en 1996 au Gabon. Il s'agissait d'un médecin qui avait examiné un patient atteint d'Ebola. Il commençait lui-même à être malade mais il avait caché sa maladie pour pourvoir prendre l'avion et se rendre en Afrique du Sud. Aujourd'hui, il n'aurait eu aucune chance de passer le filtre de l'aéroport.

Q: Comment s'assurer que le contrôle de la température soit effectif?

R: Lorsque les passagers entrent dans le hall de l'aéroport, ils doivent automatiquement remplir un questionnaire. Ensuite, ils sont soumis à un test de température dans l'enceinte de l'aéroport. Ce questionnaire doit être tamponné par les autorités. Et, pour s'assurer que les passagers ne sautent pas cette étape, ils n'obtiennent leur carte d'embarquement qu'en échange du certificat attestant l'absence de température.

Q: Quel est le risque de contamination pour les touristes?

R: A priori, les touristes traditionnels ne sont pas concernés. Il faut que les gens soient bien au courant des moyens potentiels de contamination. La contamination peut se faire à partir de la faune sauvage, des chauves-souris en particulier qui peuvent être infectées et le transmettre (le virus) à l'homme. Mais ce mode de transmission est exceptionnel. Et, à l'heure actuelle, dans aucun des trois pays concernés, ce n'est le mode de transmission. Le mode de transmission y est d'humain à humain. Or, il faut être en contact avec quelqu'un qui est malade ou assister à un enterrement traditionnel d'une personne décédée d'Ebola pour être contaminé. A priori, ce n'est pas du ressort des touristes ou des voyageurs du transport aérien classiques. Quand quelqu'un décède, la coutume est de laver le corps à mains nues avant de l'enterrer.

Les personnes aujourd'hui affectées se baladent dans différents villages ou entre différentes villes en Guinée et en Sierra Leone. Elles n'ont pas le profil de voyageurs internationaux.

Dt/fz/sd

Propos recueillis par téléphone par Delphine TOUITOU

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.