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Le président chinois reçu à Séoul sans être encore passé à Pyongyang

Le président chinois reçu à Séoul sans être encore passé à Pyongyang

Le président chinois Xi Jinping a été reçu jeudi à Séoul pour son premier voyage dans la péninsule coréenne, cette préférence donnée au Sud témoignant d'une certaine irritation de Pékin à l'égard de l'imprévisible régime de Pyongyang.

La question sensible du programme nucléaire nord-coréen figure en haut du menu officiel des discussions que M. Xi a entamées avec son homologue, Mme Park Geun-Hye.

Cette rencontre au sommet intervient dans un contexte chahuté, Pyongyang ayant enchaîné ces derniers jours menaces, tirs de projectiles et offres de paix.

Pékin a toutefois assuré ne voir "aucune corrélation" entre ces tirs et la visite d'Etat de Xi Jinping à Séoul, la première qu'il effectue en Corée depuis sa prise de fonction au tournant des années 2012 et 2013.

C'est justement à cette époque que les relations entre la Chine et la Corée du Nord se sont tendues, en raison de tirs de fusée et d'un essai nucléaire réalisés par Pyongyang.

En donnant la primeur à Séoul pour son voyage de deux jours en Corée, Xi Jinping envoie donc un "message" à Pyongyang, assurent les analystes.

"Aucun leader chinois n'a ainsi fait passer d'abord la Corée du Sud avant le Nord", a commenté à l'AFP Aidan Foster-Carter, un expert de l'université de Leeds.

Washington a de son côté jugé que la visite de Xi à Séoul prouvait un isolement encore accru du régime nord-coréen.

Le Japon a toutefois annoncé jeudi la levée partielle de sanctions unilatérales contre la Corée du Nord en raison de progrès sur le dossier des Japonais enlevés durant la Guerre froide, marque d'une nette amélioration des rapports avec ce pays toujours au ban de la communauté internationale.

Ce dégel relatif entre Tokyo et Pyongyang est vu d'un mauvais oeil par la Corée du Sud, parce qu'il pourrait éventuellement avoir, pense Séoul, une incidence sur la position japonaise face à la menace du programme nucléaire nord-coréen.

Le numéro un chinois, accompagné de son épouse la cantatrice Peng Liyuan, a été accueilli à sa descente d'avion à Séoul par une importante délégation d'officiels, avant de rejoindre le centre de la capitale sud-coréenne.

La Chine a beau être le principal allié de la Corée du Nord --avec des liens forgés dans le sang quand les troupes de Mao Tsé-toung s'étaient engagées dans la guerre de Corée (1950-53)--, Xi Jinping n'a pas rencontré le leader nord-coréen Kim Jong-Un depuis que ce dernier a succédé à son père Kim Jong-Il, décédé en décembre 2011.

Pékin défend officiellement paix, stabilité et dénucléarisation de la péninsule coréenne, sans souhaiter cependant des mesures de rétorsion trop fortes contre son belliqueux voisin, qui pourraient précipiter son écroulement économique.

Les analystes s'attendent à ce que Xi Jinping se cantonne à cette ligne traditionnelle, dans le communiqué qu'il signera avec Mme Park Geun-Hye.

Le président chinois "s'en tiendra probablement à la ligne générale appelant à la dénucléarisation de la péninsule, sans critiquer directement le Nord", a estimé Kim Joon-Hyung, professeur de sciences politiques à la Handong Global University.

La décision du voyage vers Séoul se fonde aussi sur des raisons économiques.

La Chine est le premier partenaire commercial de la Corée du Sud et la Corée du Sud est le quatrième partenaire commercial de la Chine (cinquième si l'on inclut dans le classement l'Union européenne).

Et, comparativement, le volume du commerce entre la Chine et la Corée du Sud est plus de quarante fois plus important que celui entre la Chine et la Corée du Nord.

Enfin cette visite conforte la relation entre les chefs d'Etat chinois et sud-coréen, un an après la venue à Pékin de Park Geun-Hye.

La présidente sud-coréenne avait été reçue avec des faveurs remarquées, dont les honneurs militaires au Grand palais du Peuple place Tiananmen, par Xi Jinping, qui était président depuis le mois de mars.

Les deux présidents avaient alors déjà affiché leur ferme volonté d'arriver à dénucléariser la Corée du Nord.

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