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Le Kurdistan irakien, autonome depuis 1991

Le Kurdistan irakien, autonome depuis 1991

Le Kurdistan irakien, dont le président Massoud Barzani veut organiser un référendum d'indépendance, est une région autonome depuis 1991.

Située dans le nord montagneux de l'Irak et frontalière de la Turquie, de la Syrie et de l'Iran, cette région de 4,69 millions d'habitants --principalement des Kurdes, mais aussi une minorité de chrétiens et de Turcomans-- a pour capitale Erbil.

Majoritairement sunnite, avec pour langues officielles le kurde et l'arabe et pour monnaie le dinar irakien, la région regroupe les trois provinces de Dohouk, Erbil et Souleimaniyeh, sur une superficie de 40.643 km2, soit un peu moins que la Suisse.

Mais les Kurdes irakiens disputent à Bagdad d'autres territoires, en particulier la riche ville pétrolière de Kirkouk, à 240 km au nord de la capitale irakienne, dont ils se sont emparés en juin à la faveur de l'offensive jihadiste.

Leurs revendications territoriales ont été ravivées ces dernières années par le fait que les Kurdes syriens ont à leur tour gagné de fait l'autonomie que la "nation" kurde, disséminée entre la Turquie, la Syrie, l'Irak et l'Iran, réclame depuis la Première guerre mondiale.

Depuis 2005, le Kurdistan irakien est présidé par M. Barzani, chef du Parti démocratique du Kurdistan (PDK), élu par le Parlement kurde, tandis que son traditionnel rival de l'Union patriotique du Kurdistan (UPK), Jalal Talabani est devenu président de l'Irak.

Le Kurdistan irakien, havre de paix comparé au reste de l'Irak avec un développement économique insolent, s'est constitué en région autonome aux termes de la Constitution de 2005, qui a instauré une République fédérale.

Il jouissait déjà d'une autonomie de fait depuis la guerre du Golfe de 1991: après la défaite irakienne, les Kurdes s'étaient soulevés mais la répression avait provoqué un exode, poussant les Etats-Unis et leurs alliés à instaurer une zone d'exclusion aérienne pour les protéger.

Dès 1992, les Kurdes irakiens ont élu un Parlement et constitué un gouvernement. Mais ces institutions, non reconnues par la communauté internationale, ont été paralysées en 1994 par un regain de rivalité entre le PDK et l'UPK et des violences qui ont fait 3.000 morts, jusqu'à un "accord de paix" signé en 1998 à Washington.

En 2003, les Kurdes se sont alliés à la coalition menée par les Etats-Unis pour renverser Saddam Hussein et début 2006, le PDK et l'UPK se sont accordés pour mettre en place une administration unifiée.

Les tensions restent vives: après les élections législatives de septembre 2013, il a fallu neuf mois pour annoncer la formation d'un gouvernement.

A la fureur de Bagdad, le Kurdistan irakien a affirmé sa singularité en commençant à exporter directement le pétrole issu de ses réserves. Erbil espère en vendre 400.000 barils par jour d'ici la fin de l'année, contre 125.000 barils par jour (b/j) actuellement.

La Turquie a annoncé en mai avoir commencé à livrer du pétrole kurde irakien sur les marchés internationaux et Bagdad a déposé plainte contre Ankara devant la Chambre de commerce internationale (ICC), basée à Paris.

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