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La Chine publie des "confessions" de criminels de guerre japonais

La Chine publie des "confessions" de criminels de guerre japonais

La Chine a commencé jeudi à publier des "confessions" de 45 Japonais condamnés pour leurs crimes durant la Seconde guerre mondiale --dernier effort de Pékin pour associer les contentieux historiques aux vives tensions territoriales qui l'opposent à Tokyo.

Les documents, rédigés de la main de Japonais jugés et condamnés par des tribunaux militaires chinois après la guerre, feront l'objet d'une publication quotidienne sur internet, pendant 45 jours, par l'Administration des archives d'État, a indiqué cette dernière dans un communiqué.

Dans la première confession mise en ligne jeudi, datée de 1954, Keiku Suzuki, présenté comme lieutenant-général et commandant de la 117e Division japonaise, a admis avoir ordonné à un colonel de "brûler les maisons d'environ 800 ménages et de massacrer 1.000 paysans chinois dans une opération de ratissage" dans la région de Tangshan, selon la traduction officielle.

Parmi une litanie d'autres crimes énumérées dans le document de 38 pages, avec un nombre total de victimes atteignant plusieurs milliers, il a également admis avoir "cruellement assassiné 235 paysans chinois cherchant refuge dans un village près de Lujiayu, ouvrant les ventres des femmes enceintes".

L'officier a par ailleurs "ordonné à l'équipe chargée de la prévention des épidémies et de l'approvisionnement en eau de répandre le virus du choléra dans trois ou quatre villages".

Il n'était pas clairement indiqué si sa confession et celles à venir --toutes relatives aux 45 criminels de guerre jugés en Chine en 1956-- étaient auparavant accessibles au public, et l'AFP n'a pas été en mesure de confirmer l'authenticité de ces documents.

Suzuki a été détenu par les forces soviétiques à la fin du conflit, puis transféré dans une prison chinoise en 1950, d'après de précédents documents chinois qui précisent également qu'il a été condamné à 20 ans de prison et libéré en 1963.

La publication de ces confessions a lieu sur fond de vif différend territorial entre Tokyo et Pékin en mer de Chine orientale, et alors que la Chine s'est indignée cette semaine d'une révision par Tokyo du sens de la Constitution nippone, qui ouvre la voie à des interventions militaires hors du pays.

La Chine accuse régulièrement le Japon de refuser d'assumer son passé d'"agression" en Asie ; ce contentieux historique avait été envenimé par la réélection en 2012 du Premier ministre conservateur nippon Shinzo Abe, dont Pékin dénonce le discours "belliqueux".

Les tensions s'étaient encore avivées fin 2013 avec la visite de M. Abe au sanctuaire Yasukuni de Tokyo, un lieu considéré par Pékin comme le symbole du passé militarisme nippon en raison des criminels de guerre qui y sont honorés.

kgo-bur/jug/pt

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