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Japon: une municipalité exige la suspension de construction d'un réacteur nucléaire

Japon: une municipalité exige la suspension de construction d'un réacteur nucléaire

Une municipalité japonaise a demandé jeudi à la justice de suspendre la construction d'un nouveau réacteur nucléaire au nord de l'archipel en tenant compte des conséquences de la catastrophe atomique de Fukushima en mars 2011.

Le maire de Hakodate (nord), Toshiki Kudo, est venu lui-même devant un tribunal de Tokyo pour exiger un gel des travaux de la centrale nucléaire de Oma située dans la préfecture voisine de Aomori, non loin de sa ville.

Le verdict ne tombera qu'au terme de plusieurs audiences.

Après une interruption consécutive au drame de Fukushima, le chantier a redémarré à Oma en octobre 2012. Il s'agissait alors d'une disposition exceptionnelle alors que dans le même temps ont été prises des mesures plus strictes pour renforcer les installations nucléaires.

Actuellement, les 48 réacteurs de l'archipel encore potentiellement utilisables sont tous arrêtés en attendant de recevoir un certificat de sûreté dlivré par l'autorité compétente, sur la base de normes plus sévères.

M. Kudo affirme que l'opérateur du site d'Oma, J-Power, un producteur d'électricité qu'il revend en gros, n'a pas tiré les leçons du désastre de Fukushima en termes de sûreté pour les populations voisines, dont celles de Hakodate.

"Après l'accident nucléaire de Fukushima, le gouvernement a agrandi de 10 à 30 kilomètres le rayon de la zone à risque susceptible d'être sévèrement affectée dans le cas d'un accident nucléaire, mais la construction (sur le site Oma) a repris sans que Hakodate ni la région sud de Hokkaido n'aient reçu d'explications et encore moins donné leur consentement", se plaint M. Kudo.

Hakodate, sur la côte sud de Hokkaido, se trouve en partie dans le rayon de 30 km autour de la centrale d'Oma à travers le détroit de Tsugaru. Oma est à la pointe nord de l'île principale de Honshu.

M. Kudo juge que le risque à Oma est d'autant plus important que l'opérateur prévoit l'utilisation croissante de combustible MOX, un mélange d'uranium et de plutonium provenant du recyclage.

Malgré la volonté gouvernementale et la pression des industriels pour la relance de réacteurs, la population du Japon reste méfiante. Elle refuse de croire à une réelle prise de conscience du danger parmi les responsables du secteur et voit la triste réalité: des dizaines de milliers de personnes évacuées des environs de Fukushima qui, trois ans et demi plus tard, vivent toujours dans des logements provisoires, désespérant de rentrer un jour chez elles.

oh-kap/jlh/pt

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