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GB: Sécurité accrue dans les aéroports face aux "nouvelles menaces" selon Washington

GB: Sécurité accrue dans les aéroports face aux "nouvelles menaces" selon Washington

La Grande-Bretagne a été la première à annoncer jeudi le renforcement de son dispositif de sécurité en réponse à l'appel à la vigilance dans les aéroports européens et proche-orientaux desservant les Etats-Unis, lancé par le gouvernement de Barack Obama inquiet "des nouvelles menaces" terroristes.

Washington n'a pas spécifié la nature exacte, la localisation ou l'imminence du nouveau péril, dans sa mise en garde dévoilée à l'avant-veille de la fête nationale américaine du 4 juillet. Elle intervient dans un contexte de regain de tension au Proche-Orient, en particulier en Syrie et en Irak menacé d'éclatement par l'offensive des jihadistes sunnites de l'Etat islamique (EI).

Cependant, ces derniers mois, des experts américains et britanniques ont fait part de leurs inquiétudes croissantes face aux "Artfully Concealed Devices" (ADL), ces explosifs miniaturisés et difficilement détectables, qui seraient mis au point notamment par des artificiers d'Al-Qaida au Yemen.

Le vice-Premier ministre britannique Nick Clegg et le ministre aux Transports Patrick McLoughlin, ont confirmé, sans les détailler, l'adoption de nouvelles mesures face "à de nouvelles menaces crédibles".

"Il est très important que nous travaillions -- comme c'est le cas actuellement -- avec nos partenaires américains et les autres pays afin de mettre en place des parades appropriées dans les aéroports du monde entier, lorsque de nouvelles menaces crédibles sont identifiées", a déclaré Nick Clegg sur la chaine télévisée ITV.

"Les mesures adéquates ont été prises, j'espère qu'il n'y aura pas de retards significatifs", a déclaré McLoughlin.

Il entendait ainsi minorer les craintes que ne se reproduise au moment des départs en vacances le chaos ayant suivi la mise en place de restrictions limitant à 10 centilitres le contenu des flacons autorisés dans les bagages à main des passagers, en 2006.

La mesure suivait la découverte d'un complot visant à faire exploser sept vols transatlantiques au départ d'Heathrow vers les Etats-Unis, à l'aide de "bombes liquides" cachées dans des bouteilles de boisson énergisante.

Jeudi, le gouvernement britannique a précisé que le niveau d'alerte en Grande-Bretagne demeurait inchangé "à substantiel", qui correspond au degré 3 sur une échelle de 5.

A Heathrow, premier aéroport international en nombre de passagers, aucun déploiement policier ni aucune file d'attente n'étaient discernables en milieu de matinée.

C'est dans ce contexte que l'ambassade américaine en Ouganda a mis en garde jeudi contre un risque d'attaque "terroriste" dans la journée contre l'aéroport international de la capitale Kampala par "un groupe terroriste inconnu".

L'annonce du déploiement "dans les prochains jours" de nouvelles procédures de sécurité a été faite par le secrétaire américain à la Sécurité intérieure Jeh Johnson.

Un responsable de son ministère a précisé que les aéroports concernés se trouvaient au Proche-Orient et en Europe.

"Nous ne souhaitons pas divulguer d'éléments sur les niveaux de sécurité à ceux qui nous veulent du mal", a dit à l'AFP un responsable du département américain à la Sécurité Intérieure, pour justifier l'absence de détails fournis. "Cela leur donnerait un avantage indu", a-t-il ajouté en évoquant sans autres précisions des mesures "déjà vues et nouvelles", comme des "contrôles supplémentaires des personnes et de leurs biens".

Dimanche, le président Barack Obama avait averti que les Européens "aguerris" et embrigadés dans le jihad en Syrie et en Irak, menaçaient les Etats-Unis.

Le Premier ministre David Cameron a fait un constat identique, estimant que 400 Britanniques ont combattu ou combattent en Syrie aujourd'hui, "et projettent aussi de nous attaquer ici", au Royaume-Uni.

La menace d'Européens jihadistes s'est précisée avec l'affaire Mehdi Nemmouche. Ce Franco-Algérien mobilisé pendant plus d'un an dans les rangs des islamistes radicaux en Syrie, est accusé d'avoir tué quatre personnes dans une fusillade au Musée juif de Bruxelles le 24 mai.

Plusieurs épisodes -- tous déjoués -- ont attesté ces dernières années de la sophistication des ADL sur lesquels travaillent des artificiers, particulièrement au Yemen.

Le 22 décembre 2001, le britannique Richard Reid avait tenté de faire exploser le vol 63 Paris-Miami d'American Airlines en activant une bombe cachée dans ses chaussures piégées.

Trois ans après le complot "aux bombes liquides", Umar Farouk Abdulmutallab, un Nigerian, a vainement tenté de faire exploser un engin dissimulé dans ses sous-vêtements à l'approche de Detroit, le 25 décembre 2009.

En 2011, des cartouches d'encre piégées ont été découvertes à l'aéroport britannique des East-Midlands et à Dubai, dans des avions cargo en provenance du Yemen et à destination des Etats-Unis.

Jeudi Ben Friedman, expert américain au Cato institute a évoqué sur la BBC l'inventivité des terroristes et le scénario-cauchemar, celui de bombes intraçables implantées chirugicalement dans le cops d'aspirants kamikazes. "Nous voulons être prudents et avisés... mais ces types accumulent les échecs", a-t-il cependant relativisé.

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