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Afrique du Sud: la grève dans l'industrie va nuire à toute l'économie (Moody's)

Afrique du Sud: la grève dans l'industrie va nuire à toute l'économie (Moody's)

La nouvelle grève massive qui affecte depuis mardi l'industrie sud-africaine va décourager les investisseurs et nuire à toute l'économie du pays, déjà à la traîne par rapport aux autres pays émergents, a estimé jeudi l'agence de notation financière Moody's.

"La nouvelle grève de Numsa risque de paralyser près d'un tiers du secteur manufacturier et de causer des dommages supplémentaires à l'économie sud-africaine et à la réputation du pays --déjà détériorée-- chez les investisseurs", a écrit Moody's dans une note de conjoncture.

Le syndicat des métallos Numsa a lancé mardi une grève illimitée dans la sidérurgie pour obtenir de meilleurs salaires.

Le mouvement, destiné également à contester sur le terrain social le pouvoir ANC, à la tête du pays depuis vingt ans, concerne selon lui 220.000 ouvriers et touche quelque 10.500 entreprises. Il devrait perturber rapidement une bonne partie de l'industrie manufacturière sud-africaine, notamment automobile, faute de pièces détachées.

La grève de Numsa succède à un autre mouvement, très dur, qui n'a pris fin que la semaine dernière dans les mines de platine après cinq mois, et a été largement rendu responsable d'un recul du PIB de 0,6% au premier trimestre.

Le mouvement va empêcher les entreprises sud-africaines de bénéficier d'une amélioration de la conjoncture chez les principaux partenaires commerciaux du pays, juge Moody's.

"A cause de la grève de Numsa, le nombre de journées de travail perdues risque d'approcher cette année le record de 20,7 millions atteint en 2010", constate l'agence de notation.

"La réputation de l'Afrique du Sud auprès des investisseurs est de plus en plus brouillée par la fréquence des grèves (...). Les constructeurs automobiles BMW et Nissan ont récemment décidé de ne pas développer leur production" dans le pays à cause de ces mouvements sociaux à répétition, a relevé Moody's.

La grève en cours pourrait aussi avoir un impact sur la note du pays, selon l'agence de notation, qui évoque un "malaise économique".

Alors que ses consoeurs Standard and Poor's et Fitch ont récemment abaissé leurs notes, Moody's a placé la sienne sous surveillance négative.

"La faiblesse continue des investissements, des exportations et de la croissance vont sérieusement gêner les efforts du gouvernement visant à réduire son déficit budgétaire et stabiliser son endettement", a souligné l'agence.

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