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Session inaugurale du Parlement européen, premier test pour Juncker

Session inaugurale du Parlement européen, premier test pour Juncker

Le nouveau Parlement européen se réunit pour la première fois mardi à Strasbourg pour élire son président, avant de se prononcer deux semaines plus tard sur la nomination du Luxembourgeois Jean-Claude Juncker à la présidence de la Commission européenne.

"Ce ne sera pas chose facile. Les votes à bulletin secret réservent des surprises", estime un responsable européen sous couvert de l'anonymat.

Nombre d'élus, à l'image de leurs dirigeants, sont en effet peu enthousiasmés par l'ancien Premier ministre du Luxembourg. "Il va devoir faire des efforts pour séduire. Il a perdu beaucoup de son enthousiasme et de son dynamisme", note ce responsable.

Jean-Claude Juncker doit obtenir la majorité absolue, soit 376 suffrages sur 751 élus. "Il aura la majorité", a assuré à l'AFP Joseph Daul, le président du Parti populaire européen (PPE), sa famille politique de centre droit.

L'élection du président du Parlement européen lors de la session inaugurale, du 1er au 3 juillet, sera un test de l'état d'esprit des élus, assure-t-on de source parlementaire. Candidat pour un second mandat de deux ans et demi, le social-démocrate allemand Martin Schulz cherche une élection dès le premier tour. La droite ne présente pas de candidat contre lui, au terme d'un accord qui prévoit notamment un partage de la présidence.

M. Schulz aura face à lui Ulrike Lunacek, la candidate du groupe des Verts, et Pablo Iglesias soutenu par la gauche radicale.

Aucun groupe n'a la majorité à lui seul. Les deux grandes familles, le PPE et les socialistes, ont donc scellé un accord de grande coalition. Elle totalise 412 élus (221 PPE et 191 socialistes). Mais la menace de défections les a contraints a conclure un accord avec les libéraux dirigés par l'ancien Premier ministre belge Guy Verhofstadt.

"Depuis 1994, tous les présidents de la Commission européenne ont eu besoin des votes des libéraux, et les chiffres montrent que ce ne sera pas différent pour Jean-Claude Juncker", a commenté un responsable du Parlement. "Il y avait un risque énorme à ne compter que sur les seuls élus PPE et socialistes, pour peu qu'il y ait des abstentions ou des votes contre", a-t-il expliqué.

Les 20 élus du Labour britannique ont annoncé qu'ils voteraient contre. Les 12 élus du Fidesz, le parti conservateur hongrois, devraient également voter contre, comme leur Premier ministre Viktor Orban, seul soutien de David Cameron dans l'opposition à Jean-Claude Juncker vendredi au sommet européen.

Des franc-tireurs sont probables dans d'autres formations, socialistes et de droite, ont expliqué des responsables de groupes.

"C'est un autre Parlement", reconnaît M. Daul, qui a dirigé pendant cinq ans le groupe du PPE. "Avant, avec 275 députés, je pouvais me permettre que 30 soient ailleurs lors d'un vote. Maintenant on ne peut plus se permettre qu'ils soient en vacances", souligne-t-il.

L'accord conclu avec les libéraux apporte 67 voix. "Avec 479 voix, on peut perdre une centaine d'élus, mais je ne pense pas que cela sera le cas", assure-t-on au sein de la grande coalition. "Si le Parlement européen veut garder ses prérogatives, il faut que toutes les forces démocratiques s'unissent", avertit Joseph Daul.

Le Parlement européen a imposé pour la première fois aux familles politiques de l'UE de désigner des candidats pour la présidence de la Commission européenne afin de renforcer le processus démocratique.

Les alliances visent également à "instaurer un cordon sanitaire" pour contrer la montée en puissance des formations eurosceptiques et europhobes. Elles comptent 170 élus: 70 pour le groupe ECR emmené par les conservateurs britanniques, devenu la troisième force, 48 pour l'ECD, le groupe europhobe constitué autour de l'Ukip du Britannique Nigel Farage, et 52 élus non inscrits, dont les 23 membres du Front national de Marine Le Pen. Mais elles sont rivales et se détestent, comme l'a démontré la constitution des groupes.

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