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Mondial-2014 - France: Habemus Cabaye

Mondial-2014 - France: Habemus Cabaye

L'équipe de France possède en Yohan Cabaye à la fois son régulateur du milieu de terrain et le garant de son équilibre collectif, mais aussi un modérateur de vestiaire dont la sagesse et la tempérance, héritées d'une foi profonde, peuvent être profitables aux Bleus durant ce Mondial.

D'ordinaire plutôt discret, Cabaye est sorti de sa réserve samedi pour publiquement calmer les ardeurs de Bacary Sagna et Morgan Schneiderlin, qui, la veille, avaient ouvertement fait du titre de champion du monde leur objectif.

Or les Bleus ont en effet encore beaucoup de chemin à parcourir avant de rêver à un sacre le 13 juillet. Il leur faudra dans un premier temps passer l'obstacle du Nigeria en 8e de finale, lundi à Brasilia.

Pour ce premier match sans filet, la France récupèrera dans son entre-jeu sa sentinelle Cabaye, qui a purgé son match de suspension contre l'Equateur (0-0) après les deux cartons jaunes pris contre le Honduras (3-0) puis la Suisse (5-2).

Le joueur du Paris SG, habituellement économe en paroles, a pesé ses mots pour inviter ses coéquipiers, un peu trop empressés d'évoquer la victoire finale devant les médias français, à faire preuve de plus d'humilité.

"Le fait d'avoir montré nos qualités sur le premier tour, ça doit nous donner de la confiance mais pas de l'arrogance, sinon on va au devant de gros problèmes", a ainsi prévenu Cabaye.

"C'est bien d'être ambitieux mais gagner la Coupe du monde, ce n'est pas facile, de grandes équipes sont déjà rentrées. Je respecte cette équipe du Nigeria, on peut passer, mais de là à dire qu'on va gagner la Coupe du monde, il faut faire attention quand même. Le chemin est encore long", a-t-il encore tempéré.

D'aucuns seraient tentés de dire que le discours de Cabaye est certes téléguidé par Didier Deschamps qui a peu dû goûter le caractère présomptueux des propos de Sagna et Schneiderlin. Pourtant, il n'y avait qu'à voir le regard intense du milieu des Bleus au moment de s'exprimer sur le sujet, pour attester de sa conviction à ramener les intéressés sur le chemin de la pondération.

Le joueur de 28 ans, dont la foi catholique occupe une place très importante dans sa vie -"J'ai toujours été plus ou moins croyant, mais plus je grandis et plus ma foi grandit aussi. Aujourd'hui, je ne peux pas faire sans", déclarait-il récemment dans le journal La Croix -, n'en est pas pour autant prédicateur.

Dans la vie comme sur le pré, il se satisfait de rester un homme de l'ombre, sa voix ne devant porter que lorsque les évènements l'imposent et uniquement dans le cadre du football. Et à 48 heures du match contre les "Super Eagles", qui invite à tant de méfiance, cela s'imposait.

L'analogie fonctionne en partie dans le jeu des Bleus. Son rôle de sentinelle devant la défense, implique aussi de couvrir les montées en "box-to-box" de Paul Pogba ou Moussa Sissoko, c'est selon, et de Blaise Matuidi, qui peuvent alors -en contrepartie au surnombre qu'ils créent offensivement- laisser dans leur dos de l'espace à l'adversaire.

"Il a un rôle stratégique du fait qu'il doit protéger la ligne défensive, éclaire Deschamps. C'est une question d'équilibre et de complémentarité dans ce milieu à trois, avec les deux joueurs qui sont à côté de lui."

Sorte de libéro du milieu de terrain, Cabaye maintient la stabilité de l'organisation en 4-3-3 de l'équipe. Quant à son aisance technique, elle lui confère une excellente qualité de relance, que ce soit dans le jeu court ou pour faire des renversements, avec ses longues et précises ouvertures.

Son premier match contre le Honduras est un concentré de tous ses apports. D'abord positionné très bas, il est ensuite monté d'un cran et a abreuvé les attaquants de longues passes, dont une a conduit au penalty transformé par Benzema. En seconde période, certes en supériorité numérique, son centre repris de volée par le Madrilène a été à l'origine du but contre son camp du portier hondurien, le ballon passant la ligne de but, selon la technologie du même nom.

Stratège, métronome et parfois aussi décisif, Cabaye donne des raisons d'y croire pour les Bleus.

nip/kn/dhe

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