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Mondial-2014/France - Evra, leader de vestiaire, joueur aussi

Mondial-2014/France - Evra, leader de vestiaire, joueur aussi

Depuis le début du Mondial, le latéral gauche de l'équipe de France Patrice Evra inspire toutes sortes de commentaires, essentiellement sur son rôle toujours aussi prégnant de leader de vestiaire, au point de presque en oublier son probant début de tournoi sur le terrain.

Evra est-il encore perçu comme un joueur de foot ? La question mérite d'être posée tant sa conférence de presse du 18 juin, la première avec les Bleus en 20 mois, semble avoir occulté tout le reste, à commencer par ses performances ballon au pied.

Il faut dire que son one man show a conquis les médias français qui l'attendaient depuis si longtemps. De fait, à deux jours près, cela faisait pile quatre ans qu'avait eu lieu la grève de l'entraînement au Mondial-2010 en Afrique du Sud (20 juin), dont Evra, alors capitaine, fut tenu pour principal responsable et suspendu 5 matches par la FFF.

Aujourd'hui, le joueur de Manchester United ne porte plus ce brassard "qui a bouffé (son) énergie" et qui s'est depuis échoué sur le bras de Hugo Lloris. Pourtant son leadership continue de fonctionner à plein dans le vestiaire à en croire ses partenaires ne cessant de louer l'importance de leur "grand frère".

"Ce n'est pas parce que je n'ai pas le brassard que je ne remplis pas mon rôle dans le vestiaire ou sur le terrain", a-t-il ainsi expliqué. "Ou sur le terrain"... Car, oui, Evra joue encore sur le terrain, toujours affublé du numéro 3 dans le dos.

Pire, il est même encore titulaire chez les Bleus. Si Lucas Digne (21 ans), champion du monde avec les moins de 20 ans, représente l'avenir au poste d'arrière gauche, Evra incarne encore le présent, à 33 ans, lui qui dans un éclat de rire sincère a dit avoir "l'impression d'avoir 8 ans" en disputant sa seconde Coupe du monde, forcément plus apaisée que la précédente.

L'enthousiasme de "Pat" n'est pas feint. Après un match correct, quoique de rodage contre le Honduras (3-0), il fallait le voir, pour sa 60e cape, contre la Suisse (5-2), bondir sur chaque ballon, presser, intercepter, tacler, débouler sur l'aile gauche, centrer, revenir à toute allure.

Cela faisait assez longtemps qu'Evra n'avait pas paru si en forme, si convaincant en Bleu. Plus d'une fois ces trois, quatre dernières années se posait la question de sa succession à son poste, sans que Gaël Clichy ne constitue une réponse crédible. Quant à Digne, il pourra bien attendre 2016.

Souvent, ses performances avec les Red Devils, où ses qualités de joueur ne se sont jamais démenties depuis 2006, ont été d'un autre acabit. Même la pénible saison écoulée, marquée par une 7e place en Premier League et l'échec de David Moyes dont la succession de Sir Alex Ferguson fut trop lourde à assumer, a été traversée la tête haute et les jambes alertes par le Français.

Dernier exemple marquant, en date du 10 avril, son splendide missile qui a nettoyé la lucarne de Neuer, contre le Bayern Munich finalement vainqueur (3-1) en quart de finale retour de Ligue des champions, à l'Allianz-Arena. De quoi lui faire prolonger d'un an supplémentaire son contrat avec MU.

Evra marquait là son troisième but toutes compétitions confondues. Une bonne habitude initiée lors de l'exercice précédent avec ses quatre réalisations, sa réussite offensive se traduisant également par six passes décisives lors de chacune des deux dernières saisons.

Pour le natif de Dakar, qui fonctionne à l'affect, cette seconde jeunesse en club semble avoir lentement mais sûrement déteint en Bleu depuis l'exploit du 19 novembre 2013 en barrage retour contre l'Ukraine (3-0). Ce soir-là, la réconciliation avec les supporteurs du Stade de France l'a forcément touché, lui qui n'a jamais cessé de répéter sa "fierté de porter ce maillot".

Pour espérer voir cette lune de miel se poursuivre au Mondial, il faudra aux Bleus passer l'obstacle nigérian, lundi, à Brasilia, en 8e de finale. Nul doute qu'Evra aura les mots pour le dire. A lui, qui fut désigné deux fois "meilleur arrière gauche du monde", de prouver qu'il a aussi encore les jambes pour le faire.

nip/kn/dhe

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