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Ecosse : la bataille d'indépendance de Bannockburn rejouée, à trois mois du référendum

Ecosse : la bataille d'indépendance de Bannockburn rejouée, à trois mois du référendum

La reconstitution par des acteurs de la bataille de Bannockburn, qui consacra l'écrasante victoire des Ecossais sur les Anglais il y a 700 ans, a revêtu samedi un caractère hautement symbolique, à moins de trois mois du référendum sur l'indépendance dans cette province britannique.

Pour nombre de nationalistes, la victoire de la petite armée du roi Robert Bruce sur les forces anglaises du roi Edouard II est un épisode emblématique du combat de l'Ecosse pour l'indépendance.

Quelque 10.000 spectateurs se sont rassemblés samedi sur le site de Stirling pour assister à une reconstitution des moments-clés de la bataille de Bannockburn de 1314, jouée par un groupe d'acteurs ayant à son actif les scènes épiques des films hollywoodiens "Gladiator" et "Robin des Bois".

Ces 250 "combattants" ont revêtu leurs cottes de mailles, brandissant de fausses épées, massues et lances, pour rejouer la victoire de l'armée mal équipée du roi d'Ecosse.

Ces commémorations, prévues de longue date, ont lieu peu avant le référendum du 18 septembre, au cours duquel les Ecossais sont appelés à écrire une autre page de leur histoire, en décidant de rester dans le Royaume-Uni ou de quitter une union vieille de 300 ans.

"Il ne s'agit pas seulement d'une bataille, il s'agit de quelqu'un (Robert Bruce) qui est resté fidèle à ses principes", juge Steve Lamont, un juriste de 50 ans originaire de Dundee, assis à côté de ses deux enfants agitant des drapeaux écossais.

"C'est cela, l'indépendance de l'Ecosse, garder la foi, tenir bon, même quand les chances de victoire ne sont pas de votre côté", dit-il à l'AFP.

Selon un dernier sondage, publié dans le Financial Times, 47% des Ecossais sont opposés à une sortie du Royaume-Uni, devançant de 10 points le camp du oui, tandis que 15% sont indécis.

Le Premier ministre écossais, Alex Salmond, qui a décidé d'organiser le référendum l'année de l'anniversaire de cette victoire sur les Anglais, devait assister au spectacle en fin d'après-midi.

"Sans Bannockburn, il n'y aurait pas d'Ecosse. C'est un moment emblématique dans l'histoire de la nation", a déclaré à l'AFP le leader indépendantiste, qui s'est voulu optimiste sur les chances de gagner le référendum : "nous réduisons l'écart, nous sommes en bonne voie", a-t-il assuré.

Il s'était auparavant joint au Premier ministre britannique, David Cameron, pour un défilé militaire et une démonstration aérienne à Stirling, à l'occasion d'un hommage aux forces armées.

M. Cameron, qui fait campagne contre l'indépendance de cette province, a souligné que cette armée était l'un des avantages dont l'Ecosse bénéficiait au sein du Royaume-Uni.

"Donc oui bien sûr nous devons commémorer et célébrer Bannockburn, mais nous devrions aussi commémorer et célébrer chaque année ce que font nos forces armées", a-t-il dit.

C'est un fermier écossais qui a campé le glorieux Bruce, parcourant à cheval le champ de bataille avant d'abattre sa hache sur le crâne d'un chevalier anglais.

Le spectacle a certes connu quelques couacs : la hache du roi s'est cassée, l'un des Anglais est accidentellement tombé de cheval, et la foule a pu profiter des jurons proférés en coulisses par des acteurs ayant oublié d'éteindre leur micro.

Mais la confrontation finale s'est produite sans encombre, et le public a bruyamment acclamé la déroute anglaise.

Parmi les touristes présents, des Américains s'enorgueillissaient de leurs origines écossaises.

"C'est comme rentrer à la maison. Ce sont nos racines, ce que nous sommes", expliquait ainsi Maria Haight, retraitée de 66 ans venue de Caroline du Nord, enveloppée dans un tartan.

Les événements du week-end avaient commencé vendredi soir avec une parade de centaines de joueurs de cornemuse, devant des spectateurs brandissant pour beaucoup des drapeaux faits d'un Union Jack d'un côté et de la croix écossaise de Saint-André de l'autre.

Face à ces musiciens en kilt, devant le château de Stirling, objet de décennies de combats, le touriste écossais Rodney Collins reconnaissait être ému.

Mais les électeurs écossais, a-t-il dit à l'AFP, doivent voter avec leur raison en septembre. "Je ne pense pas que l'Ecosse puisse se débrouiller seule économiquement. Je trouve que beaucoup de choses reposent sur les émotions, et pas assez sur des préoccupations commerciales".

ar/alm/bds

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