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Mondial-2014 - Nigeria: Keshi, la fierté de l'Afrique

Mondial-2014 - Nigeria: Keshi, la fierté de l'Afrique

Stephen Keshi, tout premier sélectionneur africain de l'histoire en 8e de finale d'un Mondial, lundi contre la France, est fier de montrer aux Blancs que le Continent Noir fait aussi du bon travail.

En gagnant la CAN-2013 à la tête des "Super Eagles", Keshi avait mis les points sur les "i".

"Les blancs viennent en Afrique simplement pour l'argent. Ils ne font rien d'autre que ce que nous pouvons faire. Je ne suis pas raciste mais c'est comme ça", avait-il dit au sujet de ceux que Claude Le Roy, "sorcier blanc" couvert de succès partout en Afrique, appelle les "entraîneurs Club Méd'".

Pour éviter la polémique, Keshi avait précisé n'avoir "rien contre l'idée d'un entraîneur blanc en Afrique. Les entraîneurs blancs sont formidables mais il ne faut pas un entraîneur médiocre, c'est tout ce que j'ai dit".

"The Big Boss", son surnom au Nigeria, n'a pas sa langue dans sa poche ni son caractère dans la boîte à gants.

En 2006 il avait très mal vécu d'être écarté des "Éperviers" du Togo, qu'il avait pourtant qualifiés à leur première Coupe du monde. Trois défaites à la Coupe d'Afrique 2006 lui avaient coûté sa place, remplacé par l'Autrichien Otto Pfister... qui a perdu trois matches au Mondial.

Déjà en 2002 Keshi avait manqué une Coupe du monde pour laquelle il avait qualifié le Nigeria, alors comme assistant de Shuaibu Amodu. Le duo avait été remplacé par Adegboye Onigbinde.

Cette fois, il récolte enfin les fruits de son travail. Mais le Big Boss a eu chaud! Au lendemain de la victoire à la CAN-2013, qui fait de lui le second vainqueur de la CAN comme joueur et entraîneur, après l'Égyptien Mahmoud El-Gohary, mort en 2012, Keshi avait... démissionné!

Lassé des retards de salaires pour lui et ses assistants, il avait tonné, avant de revenir sur sa décision.

Tant mieux pour les Super Eagles, car Keshi le bâtisseur a construit un groupe brillant, qui rêve de rejoindre le Cameroun (1990), le Sénégal (2002) et le Ghana (2010) parmi les quarts de finalistes africains.

"Il y a beaucoup de talent dans ce groupe, mais il faut du temps pour bâtir une vraie équipe, rappelle The Big Boss. L'équipe de 1994 a mis cinq ans à se construire, elle était formidable, son état d'esprit était incroyable et on était comme des frères."

L'équipe actuelle, choisie par ses soins, débarrassée de stars dont il ne voulait pas, comme Taye Taiwo, forme un groupe homogène, puissant physiquement et techniquement très fiable.

Autoritaire, Keshi n'a pas hésité à tailler. Il n'a pas emmené au Brésil Sunday Mba, buteur de la finale de la CAN contre le Burkina Faso (1-0), car l'attaquant "n'a pas montré la faim et la combativité" nécessaires.

Il estime que son groupe "a du talent, mais il lui faut une grande mentalité et un grand caractère, et c'est ce qu'on essaie de lui apporter".

Le coach a par exemple regretté que ses joueurs aient peut-être "trop respecté" l'Argentine en première période lors du dernier match de poule, avant de se reprendre et de perdre avec les honneurs (3-2).

Toujours en survêtement vert et blanc, et non en costard comme beaucoup de sélectionneurs, car il se sent "plus à l'aise" ainsi, rêve maintenant de pousser son record personnel et de devenir le premier africain en quarts de finale.

"J'ai toujours travaillé avec des Blancs", insiste-t-il pour être sûr de lever l'équivoque. Il a joué en Belgique à Lokeren, Anderlecht et au RWD Molenbeek, et au RC Strasbourg, disputant la finale de la Coupe des coupes 1990 perdue avec Anderlecht contre la Sampdoria Gênes (2-0 a.p.).

"Mais moi je ne pourrai jamais entraîner en Europe parce qu'ils considèrent que je ne suis pas assez qualifié pour le faire", pique-t-il une dernière fois. Peut-être que s'il sortait la France sa cote remonterait.

eba/dhe

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