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Mort de migrants en Méditerranée : la cour d'appel ordonne une enquête (proche dossier)

Mort de migrants en Méditerranée : la cour d'appel ordonne une enquête (proche dossier)

La cour d'appel de Paris a ordonné une enquête sur la mort en Méditerranée de 63 migrants qui fuyaient la Libye en guerre en 2011, un drame dans lequel l'armée française est mise en cause, a-t-on appris jeudi de source proche du dossier.

Deux survivants de cette embarcation de fortune, où 72 personnes avaient pris place pour rallier l'Europe, avaient déposé en juin 2013 à Paris une plainte avec constitution de partie civile pour "non assistance à personne en danger".

Soutenus par quatre ONG, dont la Fédération internationale des Droits de l'homme (FIDH), ils estimaient que plusieurs armées européennes engagées en Libye, et la marine française en particulier, avaient eu connaissance du péril pesant sur leur canot en panne.

Comme l'avait requis en novembre le parquet de Paris, une juge d'instruction avait rendu en décembre une ordonnance de non-lieu "ab initio" -c'est-à-dire sans avoir entrepris elle-même d'investigations-, contre laquelle un appel avait été formé.

Mardi, la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris a infirmé cette ordonnance, renvoyant l'enquête à la juge d'instruction, selon la source proche du dossier.

"C'est une très grande satisfaction", a indiqué à l'AFP Me Stéphane Maugendre, avocat des rescapés et du Groupe d'information et de soutien des immigrés (Gisti). "Nous voulons comprendre pourquoi le canot a été notamment survolé par un avion militaire et des hélicoptères, mais pas secouru".

Le 26 mars 2011, peu après le début de la révolte contre l'ex-dictateur libyen Mouammar Kadhafi, 70 migrants africains et deux bébés avaient embarqué à bord d'un fragile canot pneumatique dans l'espoir d'atteindre les côtes européennes.

A court de carburant le 28 au matin, le bateau avait dérivé jusqu'à son échouement sur les côtes libyennes à la suite d'une tempête le 10 avril. Seules neuf personnes ont survécu.

Les plaignants affirmaient que pendant les deux semaines de leur dérive cauchemardesque, l'embarcation avait été photographiée par un avion de patrouille français, survolée à deux reprises par un hélicoptère et qu'ils avaient croisé au moins deux bateaux de pêche et plusieurs autres navires, dans une zone que surveillaient des dizaines de bâtiments de plusieurs marines.

jac/at/alc/bir

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