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Les frappes de drones américains créent un "dangereux précédent" (rapport)

Les frappes de drones américains créent un "dangereux précédent" (rapport)

Le recours par les Etats-Unis à des frappes de drones contre des extrémistes a créé un "dangereux précédent" qui risque d'être imité par d'autres pays et d'engendrer des conflits, affirment d'anciens hauts responsables américains dans un rapport jeudi.

Ces appareils pilotés à distance constituent un outil utile et sont "là pour rester", reconnaissent les auteurs. Mais le président américain Barack Obama doit lever le voile de secret qui entoure ces frappes, durcir les règles de recours à ces frappes et de vérification de leur utilité, ajoutent-ils dans un rapport du Stimson Center, un cercle de réflexion de Washington.

"Le recours accru à des drones armés risque de (nous) conduire vers une pente glissante aboutissant à des guerres continuelles ou plus importantes", insistent les auteurs, parmi lesquels se trouve l'ancien général John Abizaid, ex-patron des forces américaines au Moyen-Orient.

Les frappes de drones hors des champs de bataille traditionnels "risquent d'être imitées par d'autres pays" et d'alimenter l'instabilité dans de nombreuses régions, mettent-ils en garde.

Ils y voient un "dangereux précédent", notamment parce que certains de ces pays --non nommés-- "ne seront vraisemblablement pas aussi scrupuleux" que les Etats-Unis dans les procédures régulant ces frappes.

Aux yeux du monde, Washington s'est arrogé le droit de tuer quiconque est soupçonné d'appartenir à Al-Qaïda ou ses affidés "dans n'importe quel pays, à n'importe quel moment, sur la base de critères et de preuves secrets", jugent-ils.

Ce caractère secret empêche le Congrès d'effectuer sa mission de contrôle et risque de menacer les principes qui sont à la base du droit international.

En mai, le président américain avait promis de lever une partie du voile sur les frappes de drones, plaidant que toute opération ne devrait pas "créer davantage d'ennemis que nous n'en éliminons du champ de bataille".

Mais si le nombre de frappes au Yémen et au Pakistan s'est réduit depuis 2010, le secret les entourant n'a jusque-là quasiment pas changé, engendrant des critiques contre Barack Obama, accusé de ne pas tenir parole.

Le rapport du Stimson Center appelle l'administration Obama à adopter une position plus transparente en reconnaissant les frappes après qu'elles ont été menées. A ce stade, les responsables américaines reconnaissent tout juste du bout des lèvres l'existence de telles frappes et ne révèlent pas qui est la cible ni si des civils ont été victimes de l'attaque.

ddl/mra/sam

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