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Kenya: le gouverneur du département de Lamu arrêté en lien avec les attaques sur la côte (police)

Kenya: le gouverneur du département de Lamu arrêté en lien avec les attaques sur la côte (police)

Le gouverneur du département de Lamu a été arrêté en lien avec les récentes tueries qui ont fait plus de 60 morts sur la côte du Kenya et a comparu jeudi devant la justice, qui le soupçonne de "terrorisme".

Le gouverneur Issa Timamy, arrêté mercredi soir dans la localité de Lamu, a été présenté jeudi à un juge de Mombasa, deuxième ville du pays et capitale de la région touristique de la côte qui borde l'océan Indien (est du pays), a constaté un correspondant de l'AFP.

Les 15 et 16 juin, une soixantaine de personnes ont été tuées dans la localité de Mpeketoni, puis dans un village proche, par des hommes armés. Au moins cinq personnes ont également été tuées dans la nuit de lundi à mardi dans la même zone, proche du célèbre archipel de Lamu.

Le juge se prononcera lundi sur le placement en détention du gouverneur, réclamé par le Parquet qui enquête sur des faits de "meurtres", "expulsions forcées" et "terrorisme". Le gouverneur reste en garde à vue jusqu'à la décision du tribunal.

La police a également arrêté mercredi 13 personnes, membres présumés du Conseil républicain de Mombasa (MRC), un groupe séparatiste de la côte kényane. Ils étaient soupçonnés de planifier des attaques "de nettoyage ethnique" dans la zone, a affirmé le ministère de l'Intérieur.

Les islamistes somaliens shebab ont revendiqué le double raid de la mi-juin, en représailles selon eux à l'intervention militaire kényane en Somalie.

Mais le président Uhuru Kenyatta a nié leur implication et accusé des réseaux politico-criminels locaux, pointant implicitement du doigt l'opposition et son adversaire malheureux à la présidentielle de mars 2013, Raila Odinga. Il avait dénoncé des "violences ethniques aux motivations politiques".

M. Odinga et l'opposition ont farouchement nié ces accusations qui ont fait resurgir les vieilles tensions politico-ethniques dans le pays, encore traumatisé par les meurtrières violences post-électorales de fin 2007-début 2008. Ces violences avaient éclaté après que les partisans de M. Odinga avaient contesté la défaite annoncée de leur champion face au sortant de l'époque Mwai Kibaki, alors soutenu par M. Kenyatta.

Le gouverneur arrêté, Issa Timamy, est membre du Forum démocratique uni (UDF), petite formation n'appartenant ni à la coalition gouvernementale ni à la principale coalition de l'opposition menée par M. Odinga.

Le chef de l'UDF Musalia Mudavadi a dénoncé "une persécution sélective" et estimé que cette arrestation "soulevait de graves questions constitutionnelles".

Au moins trois personnes - un policier, le propriétaire d'un véhicule utilisé par les assaillants et le présumé utilisateur de plusieurs faux comptes shebab sur les réseaux sociaux - avaient déjà été arrêtées en lien avec les premières attaques.

Cinq personnes, soupçonnées d'avoir participé aux raids sanglants, ont également été tuées par la police qui a affirmé avoir retrouvé des fusils d'assaut Kalachnikov et des munitions.

Les survivants de l'attaque de Mpeketoni interrogés par l'AFP ont raconté que le commando était composé d'une cinquantaine d'hommes, très organisés, parlant pour partie somali, portant un drapeau jihadiste et tuant aux cris de "Allah o Akbar" (Dieu est le plus grand), affirmant venger la mort de Somaliens tués par l'armée kényane en Somalie.

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