La Commission européenne a ouvert jeudi une enquête sur des importations de produits en acier inoxydable provenant de Chine et de Taïwan, à la suite d'une plainte de concurrents européens soupçonnant des pratiques de dumping (vente à perte).
L'ouverture de l'enquête a été annoncée jeudi au Journal officiel de l'UE. Elle "déterminera si le produit soumis à l'enquête originaire des pays concernés fait l'objet de pratiques de dumping et si ces dernières ont causé un préjudice à l'industrie de l'Union", peut-on y lire.
Cette étape a été immédiatement saluée par la fédération professionnelle européenne Eurofer, qui avait saisi l'exécutif européen mi-mai.
"Au cours des trois dernières années, les producteurs européens de produits laminés plats en acier inoxydable ont subi d'importantes restructurations (...). Pendant ce temps, l'augmentation de la production (en Chine) n'a pu être absorbée au niveau national. En conséquence, ils (les Chinois) inondent les marchés qui sont encore protégés comme l'UE", a dénoncé jeudi Gordon Moffat, à la tête d'Eurofer.
La part de marché de la Chine et de Taïwan sur ce marché spécifique a bondi de 65% entre 2010 et 2013, souligne Eurofer dans un communiqué, alors que la consommation pour ces produits est restée "relativement stable" en Europe. "Ça ne peut plus durer", a estimé M. Moffat.
Pour la Commission, "il ressort à première vue (...) que le volume et les prix des importations du produit soumis à l'enquête ont eu, entre autres conséquences, une incidence négative sur le volume des ventes, le niveau des prix facturés et la part de marché détenue par l'industrie de l'UE", avec des conséquences négatives pour l'emploi.
La Commission a 15 mois pour mener à bien son enquête et prendre d'éventuelles sanctions. Elle peut aussi prendre des mesures provisoires dans les neuf mois qui viennent.
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