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Chine: un intellectuel ouïghour privé de nourriture lors de sa détention (avocat)

Chine: un intellectuel ouïghour privé de nourriture lors de sa détention (avocat)

Un éminent intellectuel ouïghour arrêté en janvier et inculpé de "séparatisme" a été privé de nourriture pendant 10 jours par les autorités chinoises, a indiqué son avocat jeudi à l'AFP.

L'économiste Ilham Tohti était connu pour dénoncer la répression dont font l'objet les Ouïghours, première ethnie du Xinjiang, immense territoire de l'ouest de la Chine. Il avait été inculpé fin février de "séparatisme", une charge lui faisant encourir une longue réclusion, voire la peine capitale.

En détention, courant mars, le professeur Tohti "s'est vu refuser toute nourriture (par ses geôliers). Il ne lui a été accordé qu'un unique verre d'eau en l'espace de dix jours, qu'il a bu petit à petit jour après jour", a expliqué son avocat Li Fangping.

Ce dernier n'a pris connaissance des faits que cette semaine après avoir pu rencontrer son client, pour la première fois depuis son arrestation.

"Cela a eu des conséquences (sur sa santé)", a ajouté M. Li, un avocat choisi par la famille de l'économiste. Il a estimé que cette privation d'aliments était "probablement" une sanction venant punir le "manque de coopération" de l'intellectuel avec les autorités, M. Tohti ayant toujours vigoureusement refusé d'admettre les charges qu'on lui impute.

La Chine se sert des accusations de séparatisme "comme prétexte pour opprimer ceux qui ont des opinions politiques différentes", avait dénoncé en février Dilshat Rexit, un porte-parole du Congrès mondial ouïghour, organisation en exil de défense des Ouïghours.

Constamment surveillé et interdit de facto de quitter le territoire chinois, Ilham Tohti était depuis des années dans le collimateur des autorités.

Les Ouïghours, musulmans turcophones, affirment être exclus des efforts d'investissements de Pékin dans leur région et entravés dans la pratique de leur religion et de leur culture.

Alors que la Chine a connu ces derniers mois plusieurs attentats dans des lieux publics, imputés par les autorités à des Ouïghours, les autorités ont nettement durci les peines contre ceux qu'elles accusent d'islamisme et de séparatisme au Xinjiang.

Des peines d'emprisonnement de 3 à 14 ans de réclusion criminelle contre neuf personnes accusées de "terrorisme" ont ainsi été annoncées jeudi devant 3.000 personnes réunies en plein air au Xinjiang. La semaine dernière, Pékin avait annoncé l'exécution de treize personnes condamnées pour "terrorisme" dans la région.

tjh-jug/gg

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