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UE: vers une défaite en rase campagne pour Cameron

UE: vers une défaite en rase campagne pour Cameron

David Cameron s'apprête à subir une défaite en rase campagne lors du sommet des dirigeants européens jeudi et vendredi, après avoir été lâché par ses alliés dans son refus de Jean-Claude Juncker pour la présidence de la Commission.

Deux semaines après avoir organisé un mini-sommet des anti-Juncker avec le Premier ministre britannique, ses homologues suédois Fredrik Reinfeldt et néerlandais Mark Rutte ont capitulé mercredi et annoncé être désormais favorables à la nomination de l'ancien Premier ministre luxembourgeois.

Il ne reste donc plus que le Hongrois Viktor Orban pour mener un combat qui rappelle les grandes heures des vétos britanniques.

C'est Angela Merkel qui leur a signifié la capitulation quand elle a prévenu qu'elle était tout à fait prête à aller au vote demandé par M. Cameron. "Nous avons besoin d'une majorité qualifiée", a expliqué la chancelière allemande devant le Bundestag. "C'est exactement ce qui est prévu dans les traités" et "ce ne serait donc pas un drame".

Les dirigeants de gauche étaient venus en renfort du candidat chrétien-démocrate le week-end dernier. Mais en échange, la gauche européenne, emmenée par le président français François Hollande et le populaire chef du gouvernement italien Matteo Renzi, réclame une plus grande souplesse dans l'application des règles budgétaire du Pacte de stabilité, pour soutenir l'investissement et la croissance.

Angela Merkel campe sur ses positions. Elle a répété mercredi son refus de modifier le Pacte. "Il fixe des règles claires et offre une multitude de possibilités de flexibilité", a-t-elle affirmé.

Le vice-chancelier social-démocrate, Sigmar Gabriel, qui avait lancé le mouvement la semaine dernière, a battu en retraite jeudi en affirmant qu'il ne voulait en aucun cas "attaquer le Pacte de stabilité". Il suggère maintenant de lever l'obligation faite aux Etats qui veulent bénéficier de financements européens de mettre le même montant sur la table, en évoquant une économie de 15 milliards d'euros pour l'Italie.

Même si la désignation vendredi de M. Juncker est acquise, M. Cameron a promis de lutter "jusqu'au bout". "Je pense que le président de la Commission européenne devrait être choisi par les chefs d'Etat et de gouvernement élus. Il ne faut pas accepter cette prise de pouvoir par les partis et le Parlement européen", a-t-il encore plaidé mercredi.

Selon le site EU Observer, il pourrait pour manifester sa mauvaise humeur refuser de signer les conclusions du sommet.

Pour autant, les ponts ne sont pas rompus entre David Cameron et ses homologues conservateurs. Selon Downing Street, tant Angela Merkel que Mark Rutte l'ont assuré de leur "soutien à l'appartenance de la Grande-Bretagne à une Union européenne réformée".

Jeudi, les 28 chefs d'État et de gouvernement mettaient de côté leurs querelles pendant quelques heures pour rendre hommage aux millions de morts de la Première guerre mondiale, près d'un siècle après l'attentat de Sarajevo qui avait précipité le continent dans ce conflit.

Ils se retrouvaient dans l'après-midi dans la ville martyre d'Ypres, dans le nord-ouest de la Belgique.

Pour éviter toute dispute mal venue entre la Grande-Bretagne et les autres Européens au cours d'une journée conçue comme une célébration d'une Europe de paix, le président du Conseil européen, le Flamand Herman Van Rompuy, a décidé que leur dîner serait uniquement consacré aux priorités de l'UE, et donc au programme de travail de la Commission pour les cinq prochaines années.

M. Van Rompuy a renoncé à son idée de régler la question de la présidence de la Commission dans le cadre d'un "paquet" comprenant les autres hautes fonctions des institutions européennes: président du Conseil, chef de la diplomatie, président de l'Eurogroupe, voire quelques postes clés au sein de la Commission.

Un sommet extraordinaire pourrait être organisé mi-juillet. La date du 16 juillet est évoquée, dans la foulée de l'investiture du président de la Commission.

jlb/aje/ros

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