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Les talibans déclenchent une offensive test dans le sud de l'Afghanistan

Les talibans déclenchent une offensive test dans le sud de l'Afghanistan

Plusieurs centaines de rebelles talibans affrontaient mercredi l'armée dans le sud instable de l'Afghanistan, une rare offensive aux allures de test pour des soldats locaux appelés à sécuriser leur pays sans l'aide de l'Otan d'ici à six mois.

Selon les autorités afghanes, environ 800 talibans combattent l'armée depuis cinq jours dans plusieurs districts de la province du Helmand (sud), un de leur bastions les plus importants depuis dix ans.

Ce vaste assaut et les combats qui ont suivi ont déjà fait plus de 150 morts, ont dit les autorités : environ 100 talibans, selon le ministère de l'Intérieur, auxquels s'ajoutent au moins 21 soldats et une quarantaine de civils, dont des femmes et des enfants, a indiqué Omar Zwak, le porte-parole du gouverneur de la province.

Les affrontements se déroulent dans quatre districts du nord du Helmand : Sangin, Nowzad, Kajaki et Musa Qala. Ils ont déjà provoqué l'exode de plus de 2.000 familles, soit entre 10.000 et 20.000 personnes, a ajouté M. Zwak.

Les talibans ont placé des engins explosifs artisanaux sur les routes et dans plusieurs villages pour gêner la progression des forces afghanes, selon les autorités locales.

Des renforts ont été envoyés sur place, a indiqué le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Siddiq Siddiqi, affirmant que les forces afghanes n'avaient déploré aucune "perte importante de territoire".

De son côté, la Force internationale d'assistance et de sécurité (Fias) a précisé dans un courriel à l'AFP que l'opération restait sous le contrôle de l'armée afghane. Au cours des 72 dernières heures, la Fias a toutefois fourni de l'aide en termes de renseignement, de surveillance, de reconnaissance, ainsi qu'un appui aérien rapproché, et des hélicoptères pour protéger les évacuations médicales.

Dans un communiqué, le ministère de la Défense assure que les assaillants, dont des combattants étrangers, "ont rencontré une vive résistance de la part de l'armée nationale afghane positionnée dans ces districts, et n'ont pu atteindre leurs objectifs".

Par ailleurs, ont déclaré des responsables locaux, les combats dans le district de Sangin ont provoqué une coupure de la ligne électrique qui alimente Lashkar Gah et Kandahar, capitales des provinces du Helmand et de celle voisine de Kandahar, à partir du barrage de Kajaki.

Si le Helmand est un foyer traditionnel des talibans, en particulier le district de Sangin, de telles offensives massives ont été rares ces dernières années, les rebelles privilégiant en général la guérilla avec engins artisanaux et attentats suicide.

Cette offensive intervient au moment délicat où la force de l'Otan, qui soutient le gouvernement face aux talibans depuis la chute de ces derniers en 2001, doit quitter l'Afghanistan d'ici à la fin de cette année.

Interrogé sur la chaîne de télévision afghane ToloNews, le porte-parole du ministère de la Défense, Mohammad Zaher Azimi, a expliqué que les talibans avaient ainsi pu passer à l'offensive car l'armée afghane "n'a pas la couverture aérienne que l'Otan pouvait lui fournir par le passé". "Cela a permis aux talibans de pouvoir se déplacer librement dans certains endroits et de se mobiliser pour de grandes attaques", a-t-il ajouté.

"Si les talibans pensent qu'ils peuvent battre les forces afghanes, lorsque les forces de l'Otan ne sont plus là, nous leur montrerons qu'ils se trompent", a toutefois prévenu M. Azimi, saluant le "succès" des forces afghanes.

Les dernières troupes américaines présentes dans le district de Sangin, où se sont concentrées les attaques des talibans jeudi dernier, se sont retirées en mai. Avant eux, les Britanniques étaient chargés de la sécurité dans cette région.

Une possible résurgence militaire des talibans inquiète les Afghans et la communauté internationale, au moment où le processus électoral pour la désignation d'un nouveau président pour succéder à Hamid Karzaï reste indécis et fragilisé par des accusations de fraude.

Après le deuxième tour, le 14 juin, les autorités électorales doivent annoncer des résultats préliminaires le 2 juillet et les résultats définitifs le 22. Les Afghans devaient choisir entre l'ancien ministre des Affaires étrangères Abdullah Abdullah et son rival Ashraf Ghani, ex-ministre des Finances.

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