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Courtage à haute fréquence: la justice américaine poursuit la banque Barclays

Courtage à haute fréquence: la justice américaine poursuit la banque Barclays

La justice américaine a lancé mercredi des poursuites contre la banque britannique Barclays, qu'elle accuse d'avoir favorisé le courtage à haute fréquence sur sa place de marché interne (dark pool), aux dépens de ses autres clients.

Barclays "gère sa +dark pool+ (place de marché opaque, ndlr) dans le but de favoriser les traders à haute fréquence", au détriment des autres acteurs de la place, estime le procureur de l'Etat de New York, Eric Schneiderman, dans un communiqué où il annonce ces poursuites.

Il reproche à la banque britannique de donner des "avantages systématiques" aux traders de haute fréquence pour les attirer dans sa place de marché.

Barclays a par exemple "falsifié" un document marketing destiné aux investisseurs institutionnels (grandes entreprises, fonds d'investissements, fonds de pension...) en y retirant le nom d'une maison de courtage spécialisée dans le courtage de haute fréquence et qui s'était déjà distinguée par ses pratiques "agressives", accuse le procureur.

M. Schneiderman reproche aussi à l'établissement financier d'avoir mis en avant un service baptisé "Liquidity Profiling", censé être un système de surveillance capable d'identifier les courtiers qualifiés de "prédateurs".

Or dans les faits, "Barclays n'a jamais interdit à un trader d'intervenir dans sa +dark pool+, qu'il soit un courtier de haute fréquence ou non", accuse M. Schneiderman.

"Nous prenons ces accusations très au sérieux", a déclaré par courriel un porte-parole de la banque joint par l'AFP. "Barclays collabore avec le procureur et la SEC (l'autorité des marchés américains) et nous enquêtons aussi en interne", a-t-il ajouté, soulignant que "l'intégrité des marchés est une priorité pour Barclays".

Depuis le krach éclair de Wall Street en mai 2010, pour lequel il avait été mis en cause, le courtage de haute fréquence, qui permet à des robots d'échanger des actions à la vitesse de la lumière, est sous haute surveillance des autorités. La pratique n'est pas en soi illégale.

La parution du best-seller du journaliste Michael Lewis, "Flash Boys", qui relate l'histoire vraie d'un courtier en rébellion contre les méthodes de courtage les plus sophistiquées, a encore accentué la tendance.

Les "dark pools" sont des places de marchés opaques où les transactions s'effectuent de gré à gré. Elles jouent un rôle important dans les transactions financières car les intervenants y jouissent d'un bien plus grand anonymat que sur les places de marché classiques. Les grandes institutions financières en sont d'importantes utilisatrices.

Selon le courtier Rosenblatt Securities, 14% des transactions boursières effectuées en janvier aux Etats-Unis l'ont été via ces places de marchés internes.

D'autres banques sont aussi dans le viseur des autorités américaines, comme Goldman Sachs.

lo/sl/are

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