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Onze morts dans un nouveau raid nocturne sur la côte du Kenya

Onze morts dans un nouveau raid nocturne sur la côte du Kenya

Au moins onze personnes ont été tuées dans la nuit de lundi à mardi au Kenya dans une nouvelle attaque contre un village de la côte, dans une zone où un double raid a déjà fait mi-juin une soixantaine de morts.

Certaines victimes ont été tuées à l'arme blanche, les autres abattues à bout portant durant cette attaque perpétrée à quelques dizaines de kilomètres seulement du site du massacre des 15 et 16 juin.

Ce dernier raid en date a visé un village voisin de la localité de Witu, situé légèrement en retrait du littoral, à une cinquantaine de kilomètres de l'archipel touristique de Lamu, joyau naturel et historique de l'océan Indien.

Le bilan officiel, communiqué par le préfet du canton de Lamu, Stephen Ikua, fait état de cinq morts. Mais une source policière à Lamu a indiqué sous le couvert de l'anonymat que "six corps supplémentaires avaient été découverts, certains tués par balles, d'autres à l'arme blanche".

Le vice-préfet du canton, Benson Maisori, a confirmé que certaines des victimes avaient été "tuées avec des couteaux", d'autres "abattues, exécutées à bout portant".

Plusieurs personnes ont été blessées et évacuées vers des hôpitaux de la région, a indiqué Athaman Badi, un élu local.

Le raid contre ce village, où cohabitent différentes communautés, selon des sources locales, n'a pas été revendiqué. Il fait suite à deux attaques nocturnes dans la même zone menée par des hommes armés contre la localité de Mkepetoni le 15 juin et contre un village voisin le lendemain, qui avaient fait une soixantaine de morts au total.

Le "style" de la dernière attaque est "très proche de celui de l'attaque de Mpeketoni, on dirait qu'il s'agit des mêmes hommes", a affirmé le vice-préfet du canton de Lamu.

Ce double raid avait épouvanté le Kenya, locomotive économique de l'Afrique de l'Est: il s'agissait de l'opération la plus meurtrière depuis l'assaut mené par un commando d'insurgés islamistes somaliens shebab contre le centre commercial Westgate à Nairobi (au moins 67 morts en septembre 2013).

Les shebab, liés à Al-Qaïda, ont revendiqué la double attaque nocturne de la mi-juin, qui a ciblé une région située à une centaine de kilomètres au sud de la frontière somalienne. Ils avaient affirmé avoir agi en représailles à l'intervention militaire kényane en Somalie et appelé touristes et étrangers à éviter désormais le Kenya, décrété "zone de guerre".

Mais le président kényan Uhuru Kenyatta a nié l'implication des shebab, attribuant les attaques à des "réseaux politiques locaux" liés à des "gangs criminels", et dénoncé des "violences ethniques aux motivations politiques".

Après les attaques des 15 et 16 juin, la police avait abattu cinq personnes soupçonnées d'être impliquées dans le carnage. Au moins trois personnes ont par ailleurs été inculpées.

Le Kenya a subi plusieurs attaques et attentats attribués aux shebab ou à leurs sympathisants depuis que son armée est entrée en Somalie, en octobre 2011, pour y combattre les islamistes somaliens.

L'aviation kényane a bombardé dimanche des bases des shebab dans le sud de la Somalie, dans le cadre d'une offensive menée depuis mars par l'Amisom, la force de l'Union africaine en Somalie, qui compte quelque 22.000 hommes.

L'armée kényane a dit avoir tué "plus de 80 terroristes shebab" lors de ces frappes mais un porte-parole des islamistes, Abdulaziz Abu Musab, a démenti de telles pertes dans leurs rangs. Selon les shebab, des combats les ont opposés à l'armée kényane lundi dans le Sud somalien.

Cette nouvelle attaque près de la côte kényane est une mauvaise nouvelle de plus pour le tourisme au Kenya, en pleine déconfiture pour cause d'insécurité, même si les villages touchés sont hors des habituels circuits touristiques.

Ce raid meurtrier s'ajoute aux violences intercommunautaires qui ont fait durant le week-end au moins 20 morts dans le nord-est du Kenya, une région meurtrie par un long cycle d'attaques et de représailles entre clans rivaux d'ethnie somali.

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