Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Propos sexistes contre une élue de l'assemblée de Tokyo, l'auteur avoue

Propos sexistes contre une élue de l'assemblée de Tokyo, l'auteur avoue

Un élu du parti au pouvoir qui, en pleine séance de l'assemblée municipale de Tokyo, avait lancé des propos sexistes à l'encontre d'une collègue féminine a avoué lundi sa culpabilité et présenté des excuses publiques.

La semaine dernière, Ayaka Shiomura, 35 ans, avait fondu en larmes lors d'un débat sur la politique d'aide aux jeunes mères.

Alors qu'elle évoquait les programmes de traitement de l'infertilité pour les femmes, des commentaires salaces ont fusé des rangs du Parti libéral-démocrate (PLD), la formation conservatrice du Premier ministre, Shinzo Abe.

"Pourquoi t'es pas mariée?", "t'es pas capable d'avoir un enfant?", avait-on entendu dans la salle.

Lundi, peu après une annonce officielle du PLD, l'élu Akihiro Suzuki a reconnu publiquement lors d'une conférence de presse avoir apostrophé sa collègue sur le fait qu'elle était toujours célibataire, niant en revanche l'allusion à la maternité.

"Il s'est excusé et a offert de quitter le groupe PLD de l'assemblée municipale, ce que nous avons accepté immédiatement", a commenté Osamu Yoshiwara, le patron du PLD pour la capitale.

L'indélicat député a par la suite rencontré Ayaka Shiomura pour lui présenter ses excuses en se courbant devant elle, mitraillé par les caméras et appareils photo.

Car l'affaire fait grand bruit tant dans le monde politique que sur la Toile.

La page Facebook de M. Suzuki a été inondée de commentaires de protestations l'appelant à démissionner.

Les démentis partiels embarrassés de l'élu n'ont fait que redoubler la colère contre lui. "Tu n'es qu'un menteur et un lâche", écrit Shigetsugu Tsubaki, un internaute.

"Comment oses-tu salir ainsi l'image du Japon ?" s'indigne un autre.

L'affaire, il est vrai, intervient au plus mauvais moment pour le Premier ministre et patron du PLD, Shinzo Abe, qui a fait de la promotion des femmes dans le monde du travail l'une de ses priorités afin de relancer l'économie nationale et de pérenniser la main-d'oeuvre.

Le Japon est l'un des pays du monde où le taux d'activité des femmes est le plus bas. Qui plus est, de nombreuses femmes ne peuvent accéder au marché du travail faute de crèches pour les enfants et, quand elles ont un emploi, elles sont souvent professionnellement bloquées au bas de l'échelle.

De nombreuses jeunes mamans abandonnent leur emploi dès le premier enfant. Celles qui n'en ont pas encore repoussent toujours plus la décision d'en avoir un de peur de perdre leur travail.

Conséquence: le Japon a un taux de fertilité extrêmement bas (entre 1,3 et 1,4) et logiquement se dépeuple de plus en plus.

Si rien n'est fait, le Japon pourrait ainsi se retrouver avec 87 millions d'habitants en 2060 contre 127 millions actuellement.

Les femmes sont en outre sous-représentées dans les postes de direction: 11% dans le secteur privé, encore moins dans le public.

La situation est comparable en politique: l'assemblée municipale de Tokyo compte 25 femmes pour 127 sièges, tandis qu'au parlement national sur 722 élus seuls 78 sont des femmes.

oh/hg/jlh/kap/jh

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.